Artefacts témoignant de l’histoire des Premiers Peuples du Canada : massues de guerre de la collection du Musée canadien de l’histoire

Jean-Luc Pilon

Juin est le Mois national de l’histoire autochtone. Il fournit l’occasion de mettre en évidence le patrimoine, les cultures et les contributions des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Il est aussi propice à la réflexion sur le passé, le présent et l’avenir : il sensibilise à l’importance de l’histoire autochtone et favorise à la fois la compréhension et le dialogue. Afin de souligner le Mois national de l’histoire autochtone, le Musée attire l’attention sur l’histoire des Premiers Peuples en présentant divers artefacts de la collection nationale qui racontent l’histoire des cultures autochtones des Grands Lacs. Je commencerai par les massues de guerre.

Les populations autochtones des Grands Lacs ont mis en place de complexes réseaux communautaires, alliances militaires et systèmes de croyances spirituelles et créé une variété de styles décoratifs distinctifs. À la base de l’économie des sociétés iroquoiennes, la culture de fèves, de courges et de maïs constituait l’activité principale des villages établis en permanence autour des Grands Lacs inférieurs.

L’organisation sociale des Iroquoiens des Grands Lacs était centrée sur les femmes et les relations de parenté entre elles. Les champs agricoles appartenaient à des femmes apparentées, à l’instar des maisons longues dans lesquelles vivaient les Iroquoiens. Les hommes quittaient la famille de leur mère pour vivre dans celle de leur femme, et leurs enfants faisaient partie du clan maternel.

Massue de guerre (iroquoienne?), secteur central des Grands Lacs, 200 à 400 ans Bois, cuivre (?), plomb, plumes, cuir Musée canadien de l’histoire, III-X-342

Massue de guerre (iroquoienne?), secteur central des Grands Lacs, 200 à 400 ans
Bois, cuivre (?), plomb, plumes, cuir
Musée canadien de l’histoire, III-X-342

Alors que les femmes assumaient la responsabilité de la production alimentaire et de l’organisation du foyer, les hommes se faisaient chasseurs, pêcheurs et commerçants. Ils étaient aussi des guerriers, mais mettaient à exécution les décisions des aînées de leur clan respectif.

« Écoute mon frère… Tu sais que notre chef guerrier nous a demandé d’être responsables devant nos femmes qui doivent décider ce que les sachems (chefs) et les guerriers doivent faire. Sois donc attentif à leur conclusion. » — Red Jacket, chef sénéca iroquois, 1791

Massue de guerre (iroquoienne?), secteur supérieur des Grands Lacs, 200 à 300 ans Bois Musée canadien de l’histoire, III-X-340

Massue de guerre (iroquoienne?), secteur supérieur des Grands Lacs, 200 à 300 ans
Bois
Musée canadien de l’histoire, III-X-340

Les liens commerciaux et diplomatiques qui les unissaient aux Européens ont fait connaître aux Iroquois des armes à feu qui ont renforcé leur arsenal et ont fini par remplacer les combats au corps à corps. Bien que moins fréquent, ce type de lutte s’est toutefois poursuivi, car les Iroquois étaient reconnus comme de redoutables combattants et de précieux alliés militaires.

À partir du milieu du xixe siècle, de nombreuses massues de guerre ont été conçues pour donner des cérémonies et non pour combattre. La collection du Musée canadien de l’histoire contient quelques magnifiques exemples de massues de guerre cérémonielles fabriquées par des peuples autochtones des Grands Lacs. Certaines de ces massues sont exposées dans la salle des Premiers Peuples.

Massue de guerre ojibwée, secteur supérieur des Grands Lacs, date inconnue Bois Musée canadien de l’histoire, III-G-818

Massue de guerre ojibwée, secteur supérieur des Grands Lacs, date inconnue
Bois
Musée canadien de l’histoire, III-G-818

Dans mon prochain billet, je continuerai d’explorer l’histoire et le patrimoine des Premiers Peuples du Canada en examinant de plus près des objets en cuivre provenant de la région des Grands Lacs. Entre-temps, n’hésitez pas à laisser un commentaire ou une question plus bas.