Déjà 20 ans!

Le 25 juin 2009

L’édifice du Musée canadien des civilisations célèbre ses 20 ans. Musée national d’histoire humaine, il contribue à définir l’identité culturelle du pays, tout en ouvrant nos horizons sur le reste du monde. Expositions, activités, films IMAX, c’est un véritable coffre au trésor. Si on vous invite généralement à y entrer; aujourd’hui, nous en sortons. Car, au-delà des artéfacts qu’il contient, l’édifice de la rue Laurier raconte, au fil de ses courbes, la construction de notre pays.

Du rêve à la réalité

C’est en 1980 que l’ancien premier ministre Pierre Elliott Trudeau annonce la construction de deux nouveaux musées nationaux, l’un sur la pointe Nepean – le Musée des beaux-arts du Canada —, et l’autre, sur le site du parc Laurier – le Musée canadien des civilisations. Ce qui avait été, pendant de nombreuses décennies, le Musée national de l’Homme serait rebaptisé et céderait les locaux exigus de l’édifice Victoria au Musée canadien de la nature. L’avenir rimait avec espace : les nouveaux locaux seraient quatre fois plus vastes que l’ancien Musée et permettraient de rassembler les personnes et les collections qui se trouvaient alors dans 17 endroits différents.

Deux chantiers titanesques se faisaient donc échos sur les rives de l’Outaouais. Ceux qui y étaient s’en souviennent : poussière, camions, grues, embouteillages. Mais ces petits et grands désagréments étaient autant de promesses d’un paysage révolutionné. Pour le seul chantier de la rue Laurier, ce sont pas moins de 8 500 camions de béton, 7 300 tonnes d’acier et 100 tonnes de cuivre canadien qui ont redessiné les abords de la rivière.

Un conteur d’histoire

C’est à Douglas Cardinal, architecte albertain, que l’on doit les lignes majestueuses du Musée. Respectant les consignes de la Commission de la capitale nationale, il élabora des plans qui permettaient de conserver la magnifique vue sur les édifices du Parlement qui se trouve maintenant encadrée par les deux pavillons du Musée.

L’architecte avait pour vision un édifice s’harmonisant au paysage, concept que plusieurs ont alors appelé « architecture organique ». En effet, le Musée semble avoir été sculpté par le vent, la pluie et les glaciers, comme les formations rocheuses qui ont vu naître le Canada. L’Esplanade représente les grandes plaines apparues après le recul des glaces; le pavillon des expositions – aussi appelé pavillon du Glacier en raison de sa vaste verrière qui évoque un mur de glace -, représente un glacier qui recule et se liquéfie en fontaine et cascade d’eau; et le pavillon administratif symbolise les strates de roche du Bouclier canadien.

Tous les matériaux utilisés dans la construction proviennent des différentes régions du pays. La pierre de Tyndall que l’on retrouve à l’intérieur comme à l’extérieur du Musée, est constituée de boue durcie et de sédiments qui se trouvaient au fond d’une mer chaude recouvrant le Manitoba il y a quelque 460 millions d’années. On y voit d’ailleurs de nombreux fossiles : crustacés, escargots, éponges… L’histoire est donc au rendez-vous dans les moindres détails de l’édifice.

Et que dire de la symbolique omniprésente? Le masque autochtone dessiné par les murs et les fenêtres de l’entrée principale. L’immense canot creusé dans le plafond de la Grande Galerie, qui répond aux colonnes en forme de pagaies. Le bas-relief autochtone « Messagers mythiques » au-dessus de l’entrée de la cafétéria, inspiré de la communication entre les humains et les créatures mythiques qui nous ont donné vie. Toutes ses images sont au cœur de la culture qui a la première foulé le sol de notre pays.

20 ans de mondes et de merveilles

Depuis son inauguration, le 29 juin 1989, le Musée canadien des civilisations a accueilli des millions de visiteurs et présenté plus de 140 expositions  spéciales, en plus de ses expositions permanentes. Ses murs protègent plus de 3 millions d’artefacts. Et si le passé est garant de l’avenir, les visiteurs continueront à venir par millions admirer les merveilles de l’histoire humaine.

Et c’est maintenant à votre tour!

Nous vous avons raconté les 20 dernières années de votre Musée; nous voulons maintenant vous entendre : vous avez assisté à sa naissance? vous avez des photos à partager? des anecdotes à raconter? La parole est à vous! Où étiez-vous, il y a 20 ans…

Sylvie Morel a écrit
Il était très tôt en ce matin du 29 juin 1989.  La nuit avait été longue et nous avions bien peu dormi, nous affairant jusqu’à quatre heures du matin à balayer, passer l’aspirateur, nettoyer les vitrines et nous assurer, de façon générale, que tout soit en place pour le lendemain. Une superbe journée ensoleillée. La Gouverneure générale est arrivée avec tous les dignitaires. Nous étions encore vêtus de jeans et de tee-shirts (pas eu le temps de nous changer). Puis les foules ont commencé à affluer. Et quelles foules! Il n’y avait jamais rien eu de tel à l’ancien musée. Tout le monde était sur la brèche, dirigeant la circulation, indiquant où se trouvaient les toilettes, assurant les relations publiques pour mettre en relief les nouvelles expositions à l’affiche. Quelle glorieuse journée ce fut! Malgré les nombreuses nuits sans sommeil qui l’avaient précédée, nous étions tous incroyablement fiers et émus d’avoir tant contribué à rendre tout cela possible. Quelle réalisation – c’était une entreprise gigantesque qui avait été couronnée de succès grâce au dévouement, aux efforts inlassables et à l’abnégation d’un grand nombre de personnes. Et à ce jour, le Musée reste le plus remarquable établissement du genre au Canada, voire dans le monde entier. Nous ne sommes pas peu fiers d’avoir accompli cela pour le compte de tous les Canadiens.Retraitée
Ancienne vice-présidente, Expositions et programmes