La musique populaire au Musée de l’histoire

Le 13 juin 2016 Autoportrait de Joni Mitchell avec clavier

La radio et la télé ont fait entrer la musique populaire dans tous les foyers et les artistes attirent des milliers d’admirateurs avec leurs enregistrements et tournées de spectacles. Au moyen d’Internet, de YouTube et des réseaux sociaux, on peut les suivre de près et mieux connaître leur carrière et leur mode de vie et de création.

C’est en quelque sorte ce que reflète la collection de musique populaire du Musée canadien de l’histoire. Judith Klassen, conservatrice, Expression culturelle, veille à son expansion. La collection contient aujourd’hui des milliers de documents d’archives, d’enregistrements et d’artefacts. Elle comprend une variété de styles de musique diffusés commercialement, du folk au rock, du country au jazz, de la chanson pop au punk.

« Bien des gens tissent un rapport intime avec la musique populaire, explique Judith Klassen. Mais elle nous donne également l’occasion exceptionnelle de mieux connaître les mouvements sociaux, politiques et culturels dans lesquels elle évolue. En réunissant artefacts et documents d’archives qui témoignent du dynamisme et de la diversité de l’expression de la culture contemporaine au Canada, le Musée veut approfondir les connaissances des Canadiens sur leurs récits en abordant à la fois le côté intime et le côté public que fait ressortir la musique populaire. »

Les instruments, les enregistrements et les partitions

On s’attend bien sûr à trouver des instruments dans une collection de musique. Ainsi, le Musée a acquis le synthétiseur Korg OASYS qu’Oscar Peterson a acheté en 2005, l’année même de sa mise en marché. La collection comprend aussi des instruments du groupe Rush, dont l’ensemble de batterie de Neil Peart, la guitare électrique Gibson à double manche d’Alex Lifeson et la Rickenbacker à double manche de Geddy Lee; se trouvent également dans la collection l’arc musical de Buffy Sainte-Marie, la flûte du jazzman Moe Koffman utilisée lors de l’enregistrement Swingin’ Shepherd Blues en 1958, ainsi qu’une clarinette ayant appartenu à Victor Lombardo, également membre du groupe Guy Lombardo and His Royal Canadians.

Les fans raffolent des enregistrements rares ou anciens, des partitions et autres traces des compositions musicales. Parmi ceux qu’on trouve au Musée, signalons les paroles écrites à la main des albums Signals (1982) et Power Windows (1985) du groupe Rush et une ébauche de Big Yellow Taxi de Joni Mitchell.

Le merveilleux monde du show business

Les costumes de scène ont souvent valeur de symbole et sont portés par les artistes pour en mettre plein la vue ou pour se distinguer. Pour le grand musicien de jazz d’origine montréalaise, Oscar Peterson, ses costumes de scène démontraient son grand respect pour la musique. Le Musée possède d’ailleurs une magnifique veste de smoking en brocard qu’il a portée lors de plusieurs concerts, dont celui de Vienne en 2003.

Parmi les autres vêtements de collection, soulignons deux célèbres tuniques romaines avec capes portées par le groupe César et les Romains, un groupe yéyé des années 1960, un costume de scène de Ra McGuire, chanteur principal du groupe rock Trooper, et celui de Shania Twain porté lors de la cérémonie des Junos en 2003.

Les grands festivals nés dans les années 1960 sont associés à divers outils de promotion très représentatifs de leur époque. Parmi ceux-ci, le Musée a acquis des programmes du Newport Folk Festival (1965) qui a marqué les débuts électriques de Bob Dylan et d’autres artistes canadiens, une affiche du Trans Continental Pop Festival où l’on trouvait pêle-mêle The Band, Robert Charlebois, Ian et Sylvia Tyson et Janis Joplin.

Une telle collection ne serait pas complète sans des prix de toutes sortes remportés par les artistes canadiens. La collection comprend plusieurs de ces récompenses qu’ont reçues, par exemple, Jim Vallance, Carole Pope, Rush, Randy Bachman et Trooper.

« Nous sommes en train de concevoir une exposition qui réunira plusieurs trésors de notre collection de musique populaire et que le public pourra voir au cours des prochaines années, dit Judith Klassen. Nous souhaitons que la collection s’enrichisse au fil des ans afin qu’elle rende justice à la qualité et à la diversité de la musique au Canada ».

Image : Autoportrait de Joni Mitchell avec clavier, dessin original, encre et crayon-feutre, 355 x 270 mm, vers 1969
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