La salle de l’Histoire canadienne : Aider les visiteurs à saisir la complexité de l’histoire du pays

Lisa Leblanc

La nouvelle galerie emblématique du Musée, la salle de l’Histoire canadienne, se révèle l’exposition la plus complète sur l’histoire du Canada jamais réalisée. Elle présente des volets de l’histoire du pays, depuis les premiers établissements humains, il y a 15 000 ans, jusqu’à nos jours et retrace les événements historiques marquants qui ont façonné le Canada d’aujourd’hui.

L’histoire est ancrée dans les faits vécus. Ce sont donc ces récits qui figurent au cœur de l’exposition. Innombrables, évoquant des opinions souvent divergentes, ils sont relatés selon de multiples points de vue. Cette démarche aide à mieux comprendre la complexité de l’histoire, car elle donne la possibilité d’exprimer les nuances, de faire entendre les voix dissidentes et de décrire clairement les idées et les œuvres visionnaires.

Dans la salle de l’Histoire canadienne, le récit de l’expansion de l’Ouest constituera un bon exemple de l’inclusion de multiples points de vue. Les Canadiens d’origine européenne, les Métis et les Premières Nations percevaient l’Ouest des années 1870 et du début des années 1880 bien différemment. Les Canadiens d’origine européenne voyaient cette région comme la dernière composante d’un Dominion transcontinental. (L’honorable Donald A. Smith qui plante le « dernier crampon », marquant l’achèvement du chemin de fer transcanadien. Alexander Ross, Bibliothèque et archives Canada, C-003693)

Dans la salle de l’Histoire canadienne, le récit de l’expansion de l’Ouest constituera un bon exemple de l’inclusion de multiples points de vue. Les Canadiens d’origine européenne, les Métis et les Premières Nations percevaient l’Ouest des années 1870 et du début des années 1880 bien différemment. Les Canadiens d’origine européenne voyaient cette région comme la dernière composante d’un Dominion transcontinental. (L’honorable Donald A. Smith qui plante le « dernier crampon », marquant l’achèvement du chemin de fer transcanadien. Alexander Ross, Bibliothèque et archives Canada, C-003693)

Que voulons-nous dire exactement lorsque nous affirmons que de multiples points de vue seront présentés dans la salle de l’Histoire canadienne? D’une manière générale, cela signifie prendre en considération et présenter les rôles, les expériences et les interprétations de diverses personnes selon un sujet ou un événement en particulier. Dans la plupart des cas, il s’agit également d’inclure le témoignage de gens ayant une expérience concrète du sujet ou de l’événement. En d’autres mots, d’exposer les points de vue de gens qui ont participé activement à l’événement en tant qu’instigateurs ou opposants.

Les Métis envisageaient qu’une partie de leur territoire deviendrait une province au sein de la Confédération; une région dans laquelle leurs droits, leur culture et leurs biens seraient protégés. (Conseillers du gouvernement provisoire de la Nation des Métis. Bibliothèque et archives Canada, PA-012854)

Les Métis envisageaient qu’une partie de leur territoire deviendrait une province au sein de la Confédération; une région dans laquelle leurs droits, leur culture et leurs biens seraient protégés. (Conseillers du gouvernement provisoire de la Nation des Métis. Bibliothèque et archives Canada, PA-012854)

Quel est l’avantage de présenter de multiples points de vue aux visiteurs? Cela leur fournit l’occasion surtout de mieux comprendre les rôles et opinons diversifiés des personnes qui ont façonné notre passé. Les visiteurs peuvent ainsi s’attarder sur une opinion dissidente ou minoritaire et éventuellement y souscrire ou approfondir un projet visionnaire ou majoritaire. Cette façon de faire les aidera à situer les événements dans leur contexte et à mieux saisir le rôle joué par certains groupes, voire par certaines personnes, qui ont aidé à bâtir le pays que nous connaissons aujourd’hui.

Les Premières Nations des Plaines et de l’Ouest souhaitaient conserver leur souveraineté et leur mode de vie résistant ainsi aux empiètements des nouveaux venus, qu’ils considéraient comme des étrangers. (Signataires niisitapiikwan du Traité no 7 : Three Bulls (Siksiká), Sitting Behind Eagle Tail (Piikani), Crowfoot (Siksiká) et Red Crow (Kainai). Musée Glenbow, NA-4035-159)

Les Premières Nations des Plaines et de l’Ouest souhaitaient conserver leur souveraineté et leur mode de vie résistant ainsi aux empiètements des nouveaux venus, qu’ils considéraient comme des étrangers. (Signataires niisitapiikwan du Traité no 7 : Three Bulls (Siksiká), Sitting Behind Eagle Tail (Piikani), Crowfoot (Siksiká) et Red Crow (Kainai). Musée Glenbow, NA-4035-159)

Est-ce que les visiteurs percevront aisément les multiples points de vue? Aux étapes de conception et de planification de la salle, nous avons tenu compte d’une manière implicite et selon divers niveaux, des diverses perspectives que dégage chaque récit historique. De plus, le Musée a déterminé que le sexe, le rang, l’origine ethnique et l’expérience régionale figuraient parmi les nombreux paramètres constituant et caractérisant notre connaissance et notre interprétation de l’histoire du Canada. Dans certains cas, la structure même du récit repose sur plusieurs points de vue à la fois; les opinions individuelles sont alors reconnaissables et clairement exprimées. Parfois, les récits à la première personne ont beaucoup été utilisés pour décrire et expliquer les divers événements et leurs conséquences.

Les Premières Nations des Plaines et de l’Ouest souhaitaient conserver leur souveraineté et leur mode de vie résistant ainsi aux empiètements des nouveaux venus, qu’ils considéraient comme des étrangers. (Le chef 7idansuu, Charles Edenshaw avec son outil à sculpter ainsi que certaines de ses œuvres, vers 1885. Musée canadien de l’histoire, 88926-Dm)

Les Premières Nations des Plaines et de l’Ouest souhaitaient conserver leur souveraineté et leur mode de vie résistant ainsi aux empiètements des nouveaux venus, qu’ils considéraient comme des étrangers. (Le chef 7idansuu, Charles Edenshaw avec son outil à sculpter ainsi que certaines de ses œuvres, vers 1885. Musée canadien de l’histoire, 88926-Dm)

Le Musée a incorporé une multitude de perspectives dans les 15 000 ans d’histoire qui sont relatés dans la nouvelle salle pour bien faire comprendre ou  découvrir la richesse et la complexité du passé du Canada aux visiteurs. Le Musée peut ainsi, en tant que narrateur, tisser des liens avec les visiteurs et présenter des récits historiques saisissants et passionnants à un auditoire avide de connaissances. Il s’agit d’établir un contact humain et de montrer l’importance des récits qui ont façonné notre histoire, tout en présentant l’histoire du Canada et de sa population d’une manière complète et équilibrée.

Pour en apprendre davantage sur les points de vue des Canadiens d’origine européenne, des Métis et des Premières Nations, et sur les démarches qu’ils ont entreprises pour concrétiser leurs aspirations, par exemple, nous vous invitons à visiter la salle de l’Histoire canadienne lorsqu’elle ouvrira en 2017.