L’Unifolié célèbre son cinquantenaire

Le 30 janvier 2015

L’Unifolié constitue un majestueux symbole typiquement canadien depuis le 15 février 1965, date à laquelle il a été hissé pour la première fois sur la Colline du Parlement. À l’occasion de son 50e anniversaire, le Musée canadien de l’histoire présente une expovitrine consacrée à ses origines et à la controverse qui a entouré sa création.

Du 6 février au 5 juillet 2015, les visiteurs auront la chance d’admirer cinq maquettes d’anciens motifs du drapeau ainsi que des photos et des artefacts illustrant le contexte social et politique du débat passionné qu’a provoqué l’adoption du drapeau.

« De nombreux Canadiens ne savent pas que le drapeau actuel existe depuis seulement 50 ans ou encore que sa création a soulevé une aussi vive discussion », explique Forrest Pass, historien et conservateur.

L’Union Jack britannique a été notre drapeau officiel jusqu’en 1945, mais le Canada avait déjà adopté différentes versions du Red Ensign depuis la Confédération. Cependant, le Red Ensign, qui portait un petit Union Jack et les armoiries du Canada, était semblable à de nombreux autres drapeaux qui s’arboraient dans l’Empire britannique.

Les toutes premières demandes concernant la création d’un drapeau spécifiquement canadien ont été présentées dans les années 1890. Elles ont été systématiquement rejetées, par peur que l’adoption de symboles nationaux distinctifs n’affaiblisse les liens avec la Grande-Bretagne. La situation a changé après la Seconde Guerre mondiale.

« Forts d’une meilleure confiance en eux, les Canadiens ont commencé à chercher différents moyens tangibles d’affirmer une identité nationale distincte et de se départir de symboles de l’Empire britannique, ajoute Forrest Pass. Par exemple, la CBC a commencé à jouer l’hymne national du pays, Ô Canada, en plus de l’hymne royal, Dieu protège la Reine, au début et à la fin de chaque journée de télédiffusion. »

Élu en 1963, le premier ministre Lester B. Pearson avait promis de présenter un nouveau drapeau destiné à promouvoir l’unité nationale et à représenter tous les Canadiens, peu importe leur origine. Au début de 1964, il a dévoilé son motif préféré : un drapeau blanc orné de trois feuilles d’érable rouges, bordées de deux bandes bleues. Surnommé le « fanion de Pearson », ce drapeau a tellement été critiqué que le gouvernement a mis sur pied un comité composé de représentants de tous les partis politiques pour réfléchir à la conception d’un nouveau motif.

Après avoir examiné 2 000 esquisses, le comité a approuvé un drapeau rouge et blanc portant une seule feuille d’érable. Après de légères modifications, ce drapeau a été hissé officiellement pour la première fois en 1965 et a ainsi mis un terme au débat passionné qui avait entouré sa création.

Les prototypes du drapeau ont été intégrés à la collection nationale dans les années 1960, sans avoir été exposés une seule fois. Aujourd’hui, le public aura la chance de les admirer à un moment opportun, le 50e anniversaire du drapeau national.

« L’Unifolié représente divers aspects du patrimoine du Canada, tout en respectant des normes de conception très strictes, fait remarquer Forrest Pass. Son motif symétrique est unique, visible de loin et immédiatement reconnaissable. L’expovitrine montre le cheminement des Canadiens vers un compromis et l’évolution de notre symbole national, passant du “fanion de Pearson” au drapeau que nous apposons sur notre sac à dos et que nous hissons au chalet. »

Image :
Collage de la feuille d’érable à 11 pointes, dessinée par l’artiste Jacques St-Cyr. Il s’agit sans doute de la première représentation du drapeau comme nous le connaissons aujourd’hui. © Musée canadien de l’histoire