Semaine de l’histoire du Canada : pleins feux sur les sports (deuxième partie)

Anderson-Laberge

Les Canadiens sont des gens sportifs. Ce n’est pas d’hier qu’ils s’investissent dans des activités de loisirs, participent à des compétitions de tous les niveaux et révolutionnent le sport par leurs innovations. À l’occasion de l’Année du sport au Canada, et dans le cadre de la Semaine de l’histoire du Canada, le Musée souhaite souligner l’apport des Canadiens au monde du sport et du jeu en présentant des artefacts de la collection nationale. Dans la première partie de ce billet, nous nous sommes attardés aux artefacts reliés à l’histoire du hockey, du curling et du golf. Dans ce second billet consacré à la Semaine de l’histoire du Canada, nous nous concentrons sur les courses de chevaux, la crosse et la raquette.

Northern Dancer

Northern Dancer. Musée canadien de l’histoire, IMG2013-0159-0002-Dm

Northern Dancer est une légende dans le monde canadien du sport. En 1964, il est le premier cheval élevé au Canada à remporter le Kentucky Derby, ce qui lui vaut le titre de Cheval de l’année et l’appui indéfectible des Canadiens. La même année, il triomphe aussi au Preakness Stakes (à Baltimore, dans le Maryland) et au Queen’s Plate à l’hippodrome Woodbine (à Toronto). Sa carrière de coureur prend fin après cette victoire, mais il devient ensuite l’étalon reproducteur le plus réputé du xxe siècle. E. P. Taylor, magnat canadien des affaires, a dirigé Windfields Farm, écurie d’élevage de pur‑sang et de chevaux de course située à Oshawa, à partir des années 1950. La consolidation du secteur canadien des courses hippiques lui est généralement attribuée. En 2013, le Musée canadien de l’histoire a acquis la collection Windfields Farm, qui comprend notamment le Trophée de la reine remporté par Northern Dancer.

Trophée de la reine

Trophée de la reine, 1964, remporté par Northern Dancer, Toronto (Ontario). Musée canadien de l’histoire, 2012.127.2 a-b

Fait intéressant : Dans les premiers temps, on remettait une plaque au gagnant de la course du Queen’s Plate instituée à Toronto en 1860. De nos jours, le lauréat reçoit non pas une plaque, mais un trophée en or et une bourse de couleur pourpre contenant 50 souverains.

Bâton iroquois de crosse

Bâton iroquois de crosse, vers 1900, fabriqué et utilisé par William Bigbone, recueilli par Marius Barbeau. Musée canadien de l’histoire, III-I-553

Étroitement lié aux Premières Nations, le jeu de crosse est l’un des sports nationaux du Canada. Les premiers colons européens étaient émerveillés par l’adresse et les capacités physiques requises par ce jeu, qui avait une valeur religieuse dans les cultures autochtones. En Amérique du Nord britannique, les matchs iroquois de crosse étaient de pratique courante à Kahnawake et à Saint-Régis. Dans les années 1860, le jeu de crosse était devenu populaire chez les athlètes de Montréal, grâce aux efforts de George Beers qui énonça les règles du jeu dans un livre publié en 1869.

Sandy Johnson fabriquant un bâton de crosse

Sandy Johnson fabriquant un bâton de crosse, réserve des Six Nations (Ontario), 1949. Archives du Musée canadien de l’histoire, Fonds Marius Barbeau, J3111

Fait intéressant : La « crosse » doit son nom aux missionnaires français qui voyaient dans le bâton de jeu une ressemblance avec la crosse, ou bâton pastoral, d’un évêque.

Livre: Lacrosse: The National Game of Canada

Lacrosse: The National Game of Canada, 1869, rédigé par William George Beers, publié à Montréal, bibliothèque du Musée canadien de l’histoire, RARE GV 989 B3 1869

Le Montreal Snow Shoe Club, officiellement fondé en 1843, représente le lancement du sport organisé au Canada. Les membres du club portaient le nom de « Tuques Bleues ». Leurs vêtements s’inspiraient de ceux des trappeurs canadiens‑français, et leur équipement ainsi que leurs techniques, des traditions des Autochtones. Les randonnées et les courses en raquette étaient courantes et étaient généralement suivies d’activités sociales, comme une fête, un toast, des chants ou un concert. Les premiers clubs de raquette étaient exclusifs.

Manteau

Manteau, 1894-1914, Montreal Snow Shoe Club, porté par Fred Duncan Rogers. Musée canadien de l’histoire, A-6005, A-6010, A-6381

Louis Gauthier, fabricant de raquettes, à sa maison de Sacré-Cœur

Louis Gauthier, fabricant de raquettes, à sa maison de Sacré-Cœur, près de Tadoussac (Québec), 1946. Archives du Musée canadien de l’histoire, Fonds Marius Barbeau, 100212

Fait intéressant : Comme l’illustre le couvercle de cette boîte à cigares, les membres du club étaient honorés en étant projetés dans les airs. Lord Stanley, futur gouverneur général du Canada, a été soumis à ce rituel en 1886.

Boîte à cigares

Boîte à cigares, Montreal Snow Shoe Club, Tuques Bleues, usine de fabrication de cigares Bouncer, Montréal, 1935-1941. Musée canadien de l’histoire, 2008.9.1

Avez-vous un sport fétiche ou un moment marquant préféré de l’histoire des sports au Canada?