Un refuge sûr pour un navire légendaire

Le 27 novembre 2012 Cloche de brume de l’Empress of Ireland

Le RMS Empress of Ireland fait des vagues au Musée des civilisations! Un trésor d’artefacts retirés de l’épave y occupera les chercheurs pour des années encore. Cette collection nouvellement acquise jettera un éclairage nouveau sur le plus terrible naufrage de l’histoire canadienne et permettra de mieux comprendre le vécu des immigrants au siècle passé.

Le 29 mai 1914, quelques heures après son départ de Québec à destination de Liverpool, le vapeur du Canadien Pacifique est entré en collision avec un cargo de charbon norvégien près de Rimouski, dans le Bas-Saint-Laurent. L’Empress n’a mis qu’une quinzaine de minutes à disparaître dans les eaux du Saint-Laurent, emportant dans la mort au moins 1 014 des 1 477 passagers et membres de l’équipage.

« L’Empress of Ireland n’est pas que l’histoire d’une terrible catastrophe, rappelle le John Willis, Ph. D., conservateur en histoire économique et environnementale au Musée, c’est aussi un chapitre plus large de l’histoire de l’humanité. Ce navire convoyait des dizaines de milliers d’immigrants et de travailleurs venus au Canada pendant l’âge d’or de l’immigration qui a précédé la Première Guerre mondiale. Souvent ignorants tout des défis qui les attendaient, ces gens arrivaient au port d’entrée de Québec, pour continuer ensuite en train vers les Prairies ou vers les centres urbains de Montréal, Toronto, Winnipeg ou Vancouver. 

« En 1914, le Canada était encore assez peu peuplé pour que chaque contingent d’immigrants se fasse sentir. En rendant possible une mobilité sans précédent entre le Canada et l’Europe, l’Empress avait donc joué un rôle déterminant. Même lors de son dernier voyage, le navire transportait beaucoup d’immigrants retournant chez eux pour une visite ou pour y rester, ainsi que de nombreux touristes et entrepreneurs des deux côtés de l’Atlantique. »

Extirpée de l’épave par le collectionneur privé Philippe Beaudry au cours de maintes plongées sous-marines, la collection de plus de 400 artefacts comprend la cloche de brume du navire, le compas et d’autres instruments de navigation, des hublots, des meubles et des objets personnels, comme une montre de gousset en argent.

La riche collection présente quantité d’autres objets liés à l’Empress, à ses passagers et à la catastrophe elle-même, notamment des photos, des cartes postales, des journaux, des livres et les mémoires touchantes d’une petite rescapée de huit ans.

Non seulement le Musée préserve-t-il ainsi Ies artefacts d’un navire légendaire, mais, il présentera aussi au printemps 2014, en collaboration avec le Musée canadien de l’immigration du Quai 21, une exposition spéciale qui marquera le centenaire de la tragédie.