Une collection incomparable d’appelants pour la chasse

Le 13 juin 2016 Appelants anciens pour la chasse

La chasse a toujours été au cœur de l’expérience canadienne. D’importants objets qui en témoignent sont maintenant conservés au Musée canadien de l’histoire, grâce au don d’une incomparable collection d’anciens appelants pour le gibier à plumes.

Les 150 appelants pour canards et bernaches qui forment cette collection ont été rassemblés sur plus de 30 ans par Jim Stewart, Ph. D., d’Etobicoke (Ontario). Celui-ci, auteur de deux livres sur les appelants canadiens pour la sauvagine, est un collectionneur respecté d’objets typiques de la vie sauvage au Canada. L’ensemble comprend quelques-unes des plus belles pièces réalisées par bon nombre des meilleurs sculpteurs d’appelants en Ontario de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. « C’est une collection qu’il serait difficile, voire impossible, de rassembler à nouveau », explique M. Stewart.

Il y a une dizaine d’années, conscient qu’il avançait en âge, il s’est demandé ce qu’il ferait de sa collection. « Ce n’est pas le genre de choses qu’on laisse à ses enfants ou à ses petits-enfants, confie-t-il. Tout le plaisir d’une collection personnelle réside dans l’excitation ressentie à l’acquisition de chaque pièce qui l’enrichira. » M. Stewart a aussi écarté l’idée de vendre ses oiseaux. Il savait que tous s’envoleraient rapidement de l’autre côté de la frontière pour tomber aux mains de collectionneurs américains, qui dominent le marché des appelants pour le gibier à plumes.

Il s’est donc tourné vers le Musée canadien de l’histoire, pensant que sa série d’« articles de collection sur les activités de plein air » d’une grande qualité ainsi qu’un ensemble de fusils anciens conçus par des Canadiens l’intéresseraient peut-être. Après tout, avait-il pensé, la chasse, sportive ou à des fins de subsistance, a été au cœur de l’expérience canadienne, et un musée national consacré à l’histoire humaine au Canada devrait le refléter. C’est avec enthousiasme que M. Stewart a été accueilli au Musée. Les fusils ont été intégrés à la collection il y a plusieurs années, alors que les appelants l’ont été plus récemment.

« Quand une personne nous arrive avec des objets d’une telle qualité, aussi bien documentés et inventoriés, ça ne se refuse pas », souligne Laura Sanchini, Ph. D., conservatrice, Métiers d’art, design et culture populaire, au Musée canadien de l’histoire. Faisant plus particulièrement référence à la collection d’appelants, elle ajoute qu’elle est « vraiment d’une importance nationale », recelant « les plus belles pièces sculptées, situées dans leur contexte culturel et historique ». « J’aimerais que toutes nos acquisitions soient aussi bien mises en valeur », poursuit la conservatrice, en expliquant que les deux collections apportent une perspective unique sur les liens historiques et durables qu’entretiennent les Canadiens avec la vie sauvage et la chasse.

Lorsqu’on lui demande quel est son appelant préféré, M. Stewart parle d’une cane noire dotée d’une charnière qui permet au chasseur dans une cache, tout près, de tirer sur une corde et de faire incliner l’oiseau de façon à ce qu’il plonge la tête dans l’eau et projette sa queue et ses pattes vers le ciel. « Les canards le voyant du haut des airs pensent qu’il s’agit d’un vrai! », s’exclame-t-il en riant. Ce leurre a sûrement été utilisé à de nombreuses reprises. Comme tous les appelants de la collection, tout aussi beau qu’il soit, ce canard n’est pas qu’un simple « objet d’art » : il a été sculpté dans le but de répondre aux besoins du chasseur.

La collection Stewart d’appelants pour le gibier à plumes représente une ressource inestimable pour le Musée et saura sûrement passionner tous ceux qui s’intéressent à cette facette de notre histoire.

Image : Quelques-uns des appelants de l’exceptionnelle collection d’appelants anciens pour la chasse donnée au Musée de l’histoire par M. Jim Stewart. Photo : avec l’aimable autorisation de Jim Stewart, Ph. D.