Y’a de l’histoire dans l’art

Le 25 novembre 2010

On a beau dire que « des goûts et des couleurs, on ne discute pas », l’art a toujours fait jaser. Et c’est tant mieux! Du coup de cœur au coup de gueule, de l’admiration à l’incompréhension, l’art invite au partage d’émotions. On parle, on écrit, on discourt, on débat…mais si on écoutait? Car l’art a aussi des histoires à raconter.

Cultiver l’art…et son histoire

Le Musée canadien des civilisations est un musée national d’histoire sociale et d’ethnologie ayant pour mission d’étudier et de faire connaître les cultures d’hier et d’aujourd’hui. Quel est le rôle de l’art, alors? Une culture au sens sociologique du terme, c’est l’ensemble des manifestations intellectuelles, artistiques et religieuses qui définissent une société. Une œuvre d’art, au-delà du courant purement esthétique dans lequel elle s’inscrit, devient donc l’illustration du rapport social entre l’artiste et son temps, la représentation d’un moment d’histoire. L’art est une vaste source à laquelle puiser pour interpréter notre passé, étudier notre monde, comprendre notre société.

De son majestueux édifice – véritable œuvre d’art architectural – aux murales, tableaux et sculptures qu’on y découvre, le Musée des civilisations nous invite à découvrir quelques pièces qui racontent leur histoire…notre histoire.

Des œuvres parlantes

Sur les parterres, au bas du grand escalier, on aperçoit Personnages. C’est en 2005 que l’œuvre, propriété de la Banque d’œuvres d’art du Conseil des Arts du Canada, a amorcé une nouvelle vie. Après un passage remarqué au pavillon du Canada à Expo 67, les onze personnages d’acier créés par le célèbre artiste canadien Louis Archambault s’étaient joints à l’exposition Design à gogo…et poursuivent toujours leur séjour. Témoin d’une esthétique moderne qu’Archambault a contribué à introduire dans les arts visuels canadiens, Personnages exprime l’optimisme ouvert sur l’avenir et l’innovation qui prévalaient à l’époque d’Expo 67. Aujourd’hui encore, le côté ludique et fantaisiste de Personnages incite les passants à interagir avec l’œuvre en se promenant entre ses petits bonshommes.


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Si vous passez les premières portes du Musée, arrêtez-vous dans le petit hall d’entrée. Avez-vous déjà levé les yeux au plafond? Pourtant, Amor-phos est là, magnifique sculpture de verre coloré s’accrochant au firmament. Œuvre de l’artiste Brian Baxter, Amor-phos a été offerte au Musée par la Matsushita Électrique du Canada Limitée, maintenant devenue Panasonic. Ses ondulations de verre symbolisent les aurores boréales qui illuminent le ciel du Nord. Un hommage touchant à la mémoire de Konosuke Matsushita, fondateur de la compagnie, décédé en 1989, année de l’ouverture de l’actuel musée.

De son côté, l’impressionnante murale récemment installée dans le Salon du midi est une véritable fable racontant l’épanouissement de notre identité nationale. Commandée en 1957 par la British American Oil Company, cette œuvre des artistes Umberto Bruni et Thor Hansen décorait le hall d’entrée de l’édifice montréalais de la compagnie. Les 42 motifs colorés qui la composent racontent notre histoire, de la croix de Gaspé aux chutes Montmorency, en passant par les coqs de clocher. La murale témoigne d’une volonté de marier art, design, artisanat et architecture, philosophie que la British American Oil Company exprimait dans tous ses édifices canadiens. Une incursion dans les pratiques de la compagnie nous montre même qu’elle a poussé plus loin encore son engouement pour l’art en se lançant dans la production d’affiches, de sous-verres et autres cadeaux d’entreprise qui reflétaient sa modernité.


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Ce ne sont là que quelques exemples. Bien d’autres œuvres ornent les murs et les plafonds du Musée canadien des civilisations; à vous maintenant de découvrir leur histoire.