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Une présence autochtone

Nommer la terre

Quand les Européens ont parcouru le continent, ils sont passés par des centaines de lieux nommés. Toutes les sociétés autochtones avaient leur système de noms de lieux. Villages, lacs, rivières et fleuves, montagnes, lieux de cueillette de baies, lieux de repos dans les sentiers - tous pouvaient être nommés. Le long de la côte ouest de l'île de Vancouver, il y avait un lieu nommé tous les kilomètres.

Des noms de lieux européens sont venus se superposer à eux, beaucoup de toponymes autochtones ont été négligés. D'autres sont entrés dans l'usage courant, mais souvent sous une forme modifiée. Certains, tels Québec, Ottawa et Toronto, sont devenus les noms de villes.

Aujourd'hui, beaucoup d'Autochtones réclament le retour des noms originels de localités connues depuis longtemps sous leurs appellations française ou anglaise. À des tables de négociation de traités, on discute de la restauration de noms de lieux autochtones sur la carte du Canada.

Les chercheurs ont consigné des noms de lieux selon bien des systèmes orthographiques. Les noms que l'on voit ici sont écrits selon l'orthographe utilisée à la source.

Le nom Canada vient du mot wendat kanata, qui signifie population ou village. Québec vient du mot algonquin kebec, qui désigne le rétrécissement du fleuve aux environs de Québec.

Ottawa (ou Outaouais) vient du mot algonquin adawe, « échanger ». C'était le nom donné à la population qui avait la maîtrise du commerce de la rivière.

On croit généralement que Toronto est un mot huron signifiant « lieu de rencontre ». Un grand nombre de peuples autochtones se retrouvaient à cet endroit sur leur route pour aller chasser ou commercer en pays huron.

Certains noms ne manquaient pas d'humour, par exemple damliwas, « lieu de vibrations », le nom Kwakwaka'wakw de l'île Hansen, au sud de l'île Malcolm.

« Une femme qui s'était mariée dans le village situé à l'embouchure de la rivière Nimpkish avait terriblement le mal du pays. Elle se rendit sur la plage et s'assit sur une grosse pierre, regardant avec nostalgie dans la direction de son village, plus bas sur le détroit. Et là elle lâcha un vent, un vent si puissant qu'il désintégra la grosse pierre en minuscules galets, et que les vibrations de l'explosion se firent sentir jusqu'à l'île Hansen, là-bas dans le détroit. »

Gloria Cranmer Webster

 
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