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L'arrivée des étrangers - les 500 dernières années

Premières relations

Alliances à l'époque de la traite des fourrures

« Commerce et paix sont pour nous la même chose. »

- Attribuée à un porte-parole iroquois, 1735

« Le castor fait tout à la perfection, il fait des bouilloires, des hachettes, des épées, des couteaux, du pain; bref, il fait tout [...] Les Anglais sont insensés, ils nous donnent 20 couteaux comme celui-ci en échange d'une peau de castor. »

- Propos d'un Innu, dans Jesuit Relations 1610-1791

Les premières années, les Autochtones et les Européens qui commerçaient ensemble nouaient souvent des alliances politiques. Dans certaines régions, ils confirmaient ces alliances par des discours et des cadeaux, et en fumant le calumet selon la coutume autochtone. Des mariages réunissaient des commerçants européens et des femmes d'importantes familles autochtones. Les alliés autochtones des Européens s'établissaient souvent près de postes de traite. Dans certains secteurs, ces alliés autochtones en sont venus à être appelés Homeguard (défenseurs du territoire).

Tadoussac était un ancien centre de traite où les Malécites, les Micmacs, les Innus et d'autres se réunissaient tous les ans pour commercer. Des navires européens y ont accosté pour la première fois en 1581. En 1603, Champlain a noué une alliance avec Anadabigou, le « chef des Montagnais » (Innus). L'objectif de Champlain était d'obtenir pour les Français des partenaires commerciaux et de garantir aux Innus une source fiable de biens commerciaux européens. Des intermédiaires innus transportaient les biens européens vers l'intérieur le long des vieilles routes de la traite du cuivre.


Port de Tadousac, par Samuel de Champlain, 1608
Gracieuseté de la Bibliothèque nationale du Québec

Port de Tadousac - Bibliothèque nationale du Québec

Quand les Européens ont établi des postes de traite des fourrures permanents, leurs alliances avec des Autochtones sont devenues plus personnelles et durables. L'interaction étant étroite et constante, leurs échanges ne se limitaient pas aux biens, mais ont inclus la nourriture, la technologie, la langue et la religion. Les mariages entre femmes autochtones et hommes des postes sont devenus courants.

York Factory, sur la rivière Hayes, près de la baie d'Hudson, s'est établi de façon permanente après 1714. Souvent, les Cris des Marais, installés autour de York Factory, coupaient du bois, chassaient et pêchaient pour le poste. Au début, les enfants d'hommes de la Compagnie de la Baie d'Hudson et de femmes cries étaient élevés comme des Cris. Au début des années 1800, les familles étaient considérées comme faisant partie du poste. La Compagnie de la Baie d'Hudson y a fondé une école en 1806. Un missionnaire de l'Église d'Angleterre s'est établi de façon permanente à York Factory en 1823. Les Cris ont édifié une église en 1854-1856.

Les relations sociales entre Autochtones et nouveaux venus se sont développées de la même manière dans plusieurs postes partout au Canada.

« Nous avons pensé qu'il serait souhaitable d'inculquer aux enfants appartenant à nos serviteurs les principes de la religion et de leur enseigner, dès leur jeunesse, à lire, à écrire et à compter, ce qui, nous l'espérons, les attachera à notre service. De plus, dans quelques années, ils deviendront une petite colonie aux bras très utiles. »

- Extrait d'une Lettre du London Committee proposant la création d'écoles

« Vous m'avez dit l'an dernier d'amener beaucoup d'Indiens, vous voyez que je n'ai pas menti. Voici beaucoup de jeunes hommes qui m'ont accompagné, soyez gentil avec eux! Soyez gentil! Donnez-leur de bons biens, donnez-leur de bons biens! - et des mauvais!- dites à vos serviteurs de combler la mesure et de ne pas mettre leur doigt sous le bord, ayez pitié de nous, ayez pitié de nous! - nous sommes venus de loin pour vous dire que les Français veulent nous avoir, mais que nous ne serons pas là, nous aimons les Anglais, donnez-nous du bon tabac noir (du tabac brésilien), humide et bien tordu, laissez-nous le voir avant de l'ouvrir - ayez pitié de nous, ayez pitié de nous! - les fusils sont mauvais, permettez-nous d'échanger des fusils légers, qui sont petits dans la main, et bien faits, contre des crans qui ne gèleront pas l'hiver, et des étuis à fusil rouges (car si un fusil est mauvais, un bon étui arrange souvent les choses, parce que nous sommes de grands admirateurs des différentes couleurs). Permettez aux jeunes hommes d'avoir du tabac à rouler, des bouilloires épaisses et hautes, des anses solides, et un couvercle qui s'emboîte bien - donnez-nous assez de vêtements - Laissez-nous voir les anciennes mesures, vous ne m'en voudrez pas? Et donnez-leur du bon, ils aiment vous voir, ayez pitié, ayez pitié, je vous en prie! et donnez-leur du bon, ils aiment vous voir, ayez pitié, ayez pitié que je vous dis! Ils aiment s'habiller et être bien mis, me comprenez-vous? »

- Tiré de Observations on Hudson's Bay, de James Isham, 1743, publié par E.E. Rich (Toronto : Champlain Society, 1949) : 85-87

 
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