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L'art haïda
Art haïda




   Le coffre au trésors
   des chefs





*Vêtement

*Atours de tête

*Hochets
en forme de
Corbeau

*Boucliers
de cuivre
Boucliers de cuivre

Le cuivre, le symbole suprême de richesse chez les Haïdas, est associé à la Femme-Cuivre de leur mythologie. Sur toute la côte, des boucliers de cuivre étaient échangés entre les chefs lors des potlatchs, acquérant chaque fois une valeur plus élevée. Chez les Kwakwaka'wakws (ou Kwakiutls), qui vivaient au sud de Haida Gwaii, les cuivres étaient tout particulièrement associés à la distribution de richesses lors des noces. Les Haïdas utilisaient les cuivres comme symbole et étalon de leur richesse, et certains chefs fortunés en possédaient plus d'une douzaine.




VII=X-1080 Ce cuivre superbement gravé représentant un Chabot est un objet haïda classique. Sur le panneau renflé du haut, on voit l'emblème du propriétaire, et le T nettement défini de la moitié inférieure représente l'épine dorsale d'un ancêtre.

Acquis vers 1900 chez les Haïdas-kaïganis par George T. Emmons pour la collection de lord Bossom.
MCC VII-X-1080 (S94-6768)
VII-B-665 Grand cuivre orné d'un Aigle bicéphale. L'Aigle bicéphale n'est pas un emblème haïda traditionnel, mais plutôt une adaptation du symbole caractéristique de la Russie impériale introduit en Alaska par des marchands de fourrure russes.

Recueilli à Skedans avant 1900 par Charles F. Newcombe.
MCC VII-B-665 (S92-4244)




Les amas de coquilles du port de Prince Rupert nous permettent de faire remonter l'utilisation du cuivre pour la fabrication de bracelets, de pendentifs et de tubes à plus de 2 000 ans, ce qui confirmerait que son importance comme objet de troc et facteur de guerre sur la côte septentrionale est ancienne. Si l'on en croit la tradition, le cuivre provenait du territoire des Eyaks, dans la région de la rivière Copper, en Alaska, où on le trouve assez souvent sous forme de pépites de métal pur, à travers les galets qui tapissent le fond de la rivière.

Alexander McKenzie, l'agent de la Compagnie de la Baie d'Hudson à Masset, a noté les renseignements fournis par des chefs locaux:

Les premiers cuivres provenaient du nord de l'Alaska, et selon la tradition [...] ils ont été fabriqués à partir de morceaux de cuivre natif trouvés dans le lit d'une rivière, là-bas, mais plus tard les Indiens ont acheté du cuivre en feuilles à des Russes établis à Sitka, et également à Victoria, et plusieurs autochtones le long de la côte ont commencé à fabriquer de faux cuivres dans cette matière, ce qui a finalement entraîné une dévaluation des cuivres, et, à cause de la saturation du marché, cette idée que le cuivre était l'un des trésors les plus rares et les plus précieux de la terre, que seuls de grands chefs étaient dignes d'acheter, a perdu toute sa poésie.

McKenzie indique également que, chez les Haïdas, chaque cuivre avait un nom particulier. Il rapporte l'histoire d'un cuivre appelé Taow-kee-ass, qui appartenait à Albert Edward Edenshaw; il fut vendu à un chef tsimshian en échange de huit esclaves, d'une grande pirogue en cèdre, d'une centaine de peaux de wapiti et de quatre-vingts boîtes de graisse d'eulakane.

Un certain nombre d'études ont, avec des succès divers, tenté de percer la signification cosmologique du bouclier de cuivre. À un niveau, il représente les ancêtres de son propriétaire, et la barre en relief en forme de T qui le divise est la colonne vertébrale ou le squelette des ancêtres. McKenzie indique également, à propos de cette particularité du cuivre :

On y trouvait toujours une marque très visible, une croix en (T), et de l'habileté de son exécution dépendait en grande partie la valeur du cuivre : Ce T ou arête est appelé dans la langue haïda taow-tsoe-h, c'est-à-dire «colonne vertébrale du taow». Pour le réaliser, on martelait un modèle de bois selon une technique particulière que seuls connaissaient d'habiles artisans, de telle façon que lorsque le taow était terminé, l'arête du T était de la même épaisseur que le reste de la plaque de cuivre. Si le T s'avérait plus mince, la valeur du cuivre en était considérablement diminuée; de fait, on ne le considérait pas comme authentique.

La partie qui surmonte la barre du T est souvent renflée et représente la tête de l'ancêtre/emblème, même si chez les Haïdas le reste du corps de la figure emblématique se trouve également au-dessus de la barre du T. Les Haïdas gravaient le dessin profondément dans cette portion supérieure et travaillaient fréquemment l'arrière-plan au ciseau pour donner plus de relief.

Une multitude de cuivres minuscules étaient cousus sur les tabliers et les jupes de danse, et d'autres biens précieux, notamment les boucles d'oreilles d'haliotide, empruntaient souvent la forme de ces boucliers de cuivre. Les anneaux de cou en cuivre étaient fort prisés, et les figurines de cuivre représentant des humains étaient également assez courantes, mais on ne possède aucune indication sur leur usage. Elles avaient invariablement de grosses têtes, les parties du visage étant parfois percées, et elles portaient même de petits brassards en cuivre. Elles étaient peut-être utilisées lors de rites de guérison. Les chamans s'en servaient peut-être aussi lors des cérémonies marquant l'apparition du premier saumon. Beaucoup plus rares étaient les masques de cuivre, bien qu'on en trouve fréquemment de semblables chez les Tlingits.




VII-B-108 Masque de cuivre manifestement utilisé dans des rites, car une frange de duvet d'aigle a été collée sur le bord extérieur avec de la poix de pin. On disait de ce masque qu'il avait été déterré à l'emplacement d'un ancien village à l'extrémité sud de l'inlet Masset, et réutilisé dans une cérémonie au village de Masset.

Recueilli à Masset en 1884 par Israel W. Powell.
MCC VII-B-108 (S92-4185)




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