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Les villages haïdas
Villages haïdas




     Mobilier



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*Boîtes et
coffres


*Vannerie

Boîtes et coffres

Les boîtes servaient à ranger les aliments, les vêtements, les ornements et tous les objets liés aux rites, notamment les hochets et les sifflets. Certaines d'entre elles étaient simplement faites de morceaux d'écorce de cèdre pliés et cousus aux coins et à la base pour constituer des contenants jetables pour les articles de troc, tandis que d'autres, plus durables et plus solides, étaient en bois plié. Les boîtes en bois plié destinées à la conservation des aliments avaient une contenance de 2 à 225 litres. George M. Dawson affirme qu'il fallait deux hommes pour transporter, depuis les pirogues sur la plage, chacune des boîtes de graisse d'eulakane apportées dans les îles par les Tsimshians pour y être échangées.




VII-B-324 Les boîtes servant à entreposer les aliments n'étaient habituellement pas décorées, mais à l'occasion on pouvait y peindre, comme ici, l'image du Chef suprême des Mers, l'être responsable de toutes les créatures marines dont se nourrissaient les Haïdas. Leur chair se trouvait sous sa garde dans une telle boïte, laquelle honorait en même temps cet être surnaturel.

Recueillie à Masset vers 1895 par Charles F. Newcombe.
MCC VII-B-324 (S92-4198)




Les boîtes de rangement en bois plié où étaient conservés des objets précieux importants étaient ornées de représentations d'esprits gardiens sous la forme de créatures marines surnaturelles ou d'animaux plus familiers. Elles étaient fermées par de lourds couvercles de planches dont les bords étaient ornés de rangées verticales de coquilles d'operculés. Pour faciliter le transport, ces couvercles étaient maintenus en place par des cordes en écorce de cèdre attachées par un ensemble complexe de noeuds.




VII-B-929 Sur cette boîte de rangement en bois plié peint, on voit les cordes en écorce de cèdre tordue attachées par des nœuds servant à garder la boîte bien fermée pendant le transport en pirogue.

Recueillie dans Haida Gwaii avant 1901 par Charles F. Newcombe.
MCC VII-B-929 (S94-6759)




L'interprétation du décor d'une boîte en bois plié a toujours constitué un défi tant pour les historiens de l'art que pour les experts autochtones. Même si le motif est standard, les variantes sont infinies et fascinantes. Sur le «devant» de la boîte est habituellement représenté Konankada (le Chef du Monde sous-marin), avec des nageoires et des mains humaines. Le visage a des yeux doubles (deux têtes de saumon qui se rejoignent à l'endroit du nez). L'«arrière» de la boîte comporte une variante de cette créature avec des yeux à pupille unique. L'apparence de cet être surnaturel peut être modifiée par l'ajout de traits caractéristiques comme de larges incisives (Castor), des ouïes (Chien de mer), de grosses canines (Loup), de grandes oreilles et une langue pendante (Ours). Les motifs des panneaux latéraux sont beaucoup plus simples, et ne sont jamais sculptés, mais uniquement peints.

Une variante de la décoration qu'on retrouve habituellement sur les boîtes consiste à étendre les représentations arrière et avant de l'être surnaturel jusque sur les côtés de la boîte pour que le pouvoir protecteur de celui-ci s'étende tout autour.




VII-X-621

[ 1ère vue ]
[ 2ème vue ]
[ 3ème vue ]
La rare décoration de cette boîte de rangement en bois plié illustre bien le style caractéristique de certains artistes de Skidegate vers la fin du XIXe siècle.

Provient de la collection de lord Bossom.
MCC VII-X-621 (S94-6786/6787/6788/6789)




La signification de certains motifs ne peut être déterminée par une analyse sommaire. Ils ne représentent pas un gardien surnaturel, mais se composent d'éléments multiples, dont des visages humains disposés librement. Franz Boas a mis au défi Charles Edenshaw de donner une interprétation pour une boîte de ce genre qui fait maintenant partie des collections de l'American Museum of Natural History, à New York. Edenshaw a vu dans chacun des panneaux un épisode d'un mythe associé au Corbeau, mais pratiquement personne n'est arrivé à comprendre son code d'interprétation du symbolisme visuel. Bill Reid dit de cette boîte que c'est le «test ultime» en ce qui concerne la compréhension de l'art de la côte nord-ouest. Très peu le réussissent.



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