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Les villages haïdas
Villages haïdas




     Haida Gwaii



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Skungwai (Ninstints)

Ninstints

Ninstints, le nom sous lequel le village a été déclaré en 1983 site du patrimoine mondial par l'UNESCO, est aussi celui que portait le chef du village au milieu du siècle dernier. Un chef de la fin du XVIIIe siècle nommé Koyah a vu son attaque contre un navire marchand immortalisée dans une chanson folklorique populaire chez les pêcheurs de baleine de Nouvelle-Angleterre :

Oyez, hardis marins [du Nord-Ouest], qui naviguez
Malgré la houle du large, oyez
Ce qui arriva au Lady Washington, alors
Qu'il était aux îles de la Reine-Charlotte, en Amérique du Nord.


Le seize juin de l'an quatre-vingt-onze, sans encombre,
Les Autochtones vinrent à bord en grand nombre,
Le capitaine voulut acheter des fourrures qu'ils apportèrent,
Mais voici ce que peu après ils tentèrent.

Le nom haïda de Skungwai (ou Village-de-l'île-du-vivaneau) fait allusion à la petite île derrière laquelle s'abrite le village. L'île sur laquelle est bâti ce dernier est l'île Kunghit. Skungwai a acquis le statut de symbole, surtout parce que son isolement a permis d'y préserver plus de mâts totémiques in situ que dans tout autre village haïda. Deux tragédies ont cependant causé la destruction de quelques-uns des magnifiques mâts de Skungwai. La première est un incendie au siècle dernier, qui a détruit une extrémité du village et une demi-douzaine de mâts; il avait été allumé par les Heiltsuks en guise de représailles pour un raid. La seconde est un autre incendie, qui a détruit l'atelier du Queen Charlotte Islands Museum de Skidegate, où sept mâts de Skungwai avaient été expédiés pour y être restaurés. Ces mâts disparus faisaient partie d'un ensemble de plus d'une douzaine des plus beaux mâts de Skungwai emportés en 1957 au Royal British Columbia Museum de Victoria par une expédition de sauvetage dirigée par les professeurs Harry Hawthorn et Wilson Duff, ainsi que par Michael Kew et Bill Reid. Le musée a prêté certains des mâts au musée d'anthropologie de l'Université de Colombie-Britannique, où ils se trouvent toujours, et a renvoyé les sept autres à Skidegate, où les attendait le sort auquel nous avons fait allusion.




Portrait du chef Ninstints (Tom Price, à gauche) et du chef Giatlins (John Robson, à droite). Tom Price (vers 1860-1927) a été le dernier chef traditionnel de Ninstints (Skungwai) à habiter le village. C'était également un sculpteur d'œuvres en argilite de talent. John Robson, un sculpteur renommé, fut le successeur du chef Giatlins et le beau-père de Charles Edenshaw.

Portrait réalisé en studio vers 1884 par un photographe anonyme de Victoria.




Une douzaine de mâts s'élèvent toujours à Skungwai, tous des mâts funéraires auxquels manquent les planches frontales. Les os et les objets qu'ils comportaient autrefois, notamment des cuivres et des labrets, ont été dispersés ou volés par des collectionneurs enthousiastes au long de plus d'un siècle.




Devant du coffre de sépulture d'un chef de Skungwai, exécuté dans le style du début du XIXe siècle. La figure centrale de l'Ours est en haut-relief, et autrefois ses yeux, ses oreilles, ses mains et ses genoux étaient incrustés de coquilles d'haliotide. Les sculptures en bas-relief des panneaux latéraux étaient également jadis incrustées de coquilles d'haliotide.

Recueilli à Skungwai (Ninstints) en 1897 par Charles F. Newcombe.



VII-B-377 Petit bouclier de cuivre provenant du village de Skungwai et représentant un Castor. Les yeux protubérants de cette figure semblent avoir été retouchés sur le métal originel fortement oxydé, mais on n'y a pas gravé les yeux en forme de tête de saumon auxquels on se serait attendu.

Recueilli à Skungwai (Ninstints) en 1897 par Charles F. Newcombe.
MCC VII-B-377 (S94-6769)






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