Les Inuvialuit de l'ouest de l'Arctique - Des temps ancien jusqu'en 1902


Les habitants - Les chefs

Les nations inuvialuit se conformaient probablement aux mêmes principes que les autres nations voisines, notamment les Inupiat (comme les Inuit ou Esquimaux de nord-est de l'Alaska aiment se désigner), que les documents nous ont fait mieux connaître. Ici une seule famille étendue, comptant souvent plus de cinquante personnes, construisait et contrôlait chaque karigi. Elle avait un chef de famille ou un chef connu sous le nom de ataniq, ou de «patron». Un ataniq fortuné et riche était appelé un umialiq, un «richard».

Chez les Inupiat et les Inuvialuit, ces positions de commandement dépendaient beaucoup de l'habileté, de la générosité et des liens familiaux des individus concernés. Les règles régissant les liens de parenté inuvialuit étaient flexibles et s'adressaient aux gens reliés par le mariage aussi bien que par le sang. Plus l'ataniq (ou l'umialiq) était fortuné et généreux, plus la famille étendue qu'il dirigeait était susceptible de s'agrandir en accueillant d'autres gens qui choisissaient de s'y joindre. Par la logique des choses, un umialiq (ou un ataniq) fortuné n'était pas seulement perspicace et personnellement compétent, c'était un homme avec beaucoup de parents, quelqu'un qui détenait un grand potentiel d'influence. Il favorisait ainsi la tendance de rendre son rôle héréditaire, puisque un fils aîné talentueux pouvait parfois prendre la place de son père. Si l'umialiq gérait bien sa famille, elle prospérait, et aussi longtemps qu'elle prospérait il avait naturellement la main haute sur la richesse produite. Cette richesse découlait à la fois de la chasse et du commerce inter-régional qui était en grande partie contrôlé par les umialit. Par contre, un umialiq infortuné pouvait facilement perdre son influence.

Leurs pouvoirs étaient parfois considérables. Le missionnaire Whittaker a décrit un «étrange Eskimau» qui s'est rendu à Kittigazuit pour effectuer un paiement au «chef» afin d'obtenir l'autorisation de chasser. De la même façon, on rapporte que l'umialit avait le pouvoir de boycotter le commerce avec les baleinières, et d'exiger un paiement aux capitaines qui désiraient engager «leur» gens. Mangilaluk, qui vivait à Tuktoyaktuk et mourut en 1940, est généralement reconnu comme le dernier véritable «umialiq» de la tradition inuvialuit.

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