Quêtes et songes hyperboréens

Les Paléoesquimaux

restes d'une tente Ce que nous savons des Paléoesquimaux, nous le devons en général à l'archéologie. Dans cette partie de l'exposition, il y a une reconstitution d'un site archéologique du genre qu'ont abandonné les tout premiers explorateurs paléoesquimaux. Elle comprend les restes d'une tente qui aurait été recouverte de peaux et soutenue par des pieux de bois flotté. Le bord de la tente aurait été maintenu en place par une série de grosses roches disposées en ovale, au centre duquel se trouvait la boîte carrée d'un foyer construite de dalles de pierre placées sur chant dans le gravier. Tout près du foyer central se trouvaient deux rangées parallèles de dalles de pierre placées verticalement depuis la façade jusqu'à l'arrière de l'habitation et formant un «couloir central» qui divisait l'habitation en trois parties : une aire d'activités de chaque côté et le couloir central. Cet arrangement structural très distinctif se trouve aussi dans le nord de l'Eurasie, où il constituait une caractéristique des habitations traditionnelles utilisées par les groupes sibériens et par les Saame du nord de la Scandinavie. Ce type d'habitation a été utilisé tout au cours de l'occupation paléoesquimaude de l'Arctique nord-américain et témoigne de leur ancien héritage des Vieux Pays.

Les artefacts trouvés dans des sites comme celui-ci fournissent d'autres indices de l'origine asiatique des Paléoesquimaux. Le style de plusieurs outils ressemble assez étroitement à celui des Sibériens de l'époque, et quelques éléments techniques des Vieux Pays ont probablement contribué à l'adaptation des Paléoesquimaux au milieu arctique. Ces éléments comprennent l'arc et la flèche, que les Paléoesquimaux semblent avoir apportés en Amérique pour la première fois, et la confection des vêtements en peaux. De petites pointes en pierre taillée, découvertes sur le plancher de gravier des tentes, n'auraient pu être utilisées effectivement que pour armer des flèches. Les fragments d'aiguilles en os brisées sont parmi les objets qu'on trouve le plus souvent dans ces sites et constituent le seul témoignage des efforts et du talent des couturières dont le travail a permis aux humains d'occuper l'Arctique nord-américain pour la première fois.

1.Pointe
2.Biface
3.Pointe
4.Rasoir
5.Grattoir
6.Microlame
7.Microlame
8.Burin
9.Burin

 MCC S90 4013; CD95-279-089 On possède quelques petites sculptures de cette très ancienne période. Le portrait le plus ancien d'un Paléoesquimau est un petit masque en ivoire mis au jour dans un site qui remonte à plus de 3500 ans. À peine quelques centimètres de haut, il reproduit un visage humain serein aux yeux fermés. Le front, les joues et le menton sont traversés par une série de lignes courbes et élégantes qui représentent probablement des tatouages. Du visage émanent la tranquillité et la grâce. Ce visage est l'ancêtre stylistique du petit masque de Tyara présenté au début de l'exposition, qui a été sculpté plus de mille ans plus tard.

pointe en pierre taillée; MCC S91-962 Une autre forme d'art est illustrée par la petite pointe en pierre taillée exposée dans cette pièce. Taillée dans un silex résistant et siliceux, et destinée à armer une flèche, cette arme ténue constitue aussi une œuvre d'art. Son format miniature, la sélection de la pierre colorée et l'indentation bien exécutée du bord, témoignent de la fierté que les artisans paléoesquimaux apportaient à maîtriser la taille de la pierre, un des métiers les plus difficiles au monde.

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