Autobiographie de Nettie Covey Sharpe
À la rencontre de son destin
J’ai rencontré mon époux à Stanstead, mais il était originaire de Montréal. Il y était étudiant en même temps que moi, au collège de Stanstead, dans les années 1924. À cette époque, j’avais 17 ans. On est ensuite parvenus à maintenir une correspondance pendant près de dix ans. Ah, mais seulement quand ça me le disait ! Quand ça ne me le disait pas, non. Mais je recevais toujours de la correspondance de lui. On s’est finalement mariés, 10 ans plus tard, le 22 septembre 1934, et on s’est offert un voyage de noces en Gaspésie.
Se marier et vivre à deux, ce n’est pas facile, surtout quand on est jeune et qu’on n’a pas l’expérience de faire des choix. Il nous manque l’expérience de la vie. Je l’ai à présent, cette expérience, maintenant que j’ai du vécu. Je vous le dis, il y a bien des petites choses qu’une personne plus âgée voit dans certaines personnes, hommes ou femmes. Je pense qu’il nous faut vivre un certain temps avec une personne pour arriver à la connaître vraiment.
Je disais toujours à mon mari : « Mon prochain mari, ce sera un Canadien français. »Je disais ça souvent. Je lui disais ça pour rire. Mais je le lui disais ! Pour agencer mes choses : ma maison et toutes mes antiquités ! (Rires) Parce qu’un anglophone, je pense, n’avait pas tellement sa place dans une maison canadienne comme la mienne. (Rires) À moins qu’il l’aime beaucoup…
J’ai découvert, avec le temps, que toutes les contrariétés qu’on vit finissent par nous pousser encore plus. Ça nous pousse à faire ce qu’on veut. Puis là, on est déterminé. Moi, j’étais comme ça, toujours. Toutes les contrariétés me poussaient à continuer, à faire ce que je voulais. De plus, j’avais du succès dans ce que je faisais !
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