La galerie virtuelle 
de la collection Bronfman

De main de maître
 
LAURÉATE EN 1978

Lois Etherington Betteridge - Orfèvre

À propos de l'artiste

 
Lois Etherington Betteridge
 
« Créer de beaux objets pour des fonctions particulières et importantes est pour elle une façon de rendre hommage à la culture et aux rites ancestraux. C'est le but que Lois Betteridge s'est fixé et c'est aussi ce qui explique la fascination que son art exerce sur nous. Ses œuvres, qu'elles soient d'inspiration organique ou géométrique, demeurent toujours romantiques et relèvent essentiellement de l'émotion. Elles rendent compte des liens qui nous unissent au monde. Elles s'adressent à chacun de nous et à nous tous dans le cadre des célébrations de nature publique ou privée où elles sont utilisées. Lois Betteridge structure tous les éléments de son travail en fonction de l'acte de servir et du plaisir d'en découvrir la dimension symbolique. Les rapports de l'œuvre avec sa fonction, avec des rites et des célébrations, et tous les aspects de son décor et de sa forme, évoquent le toucher et le sentiment. Un lien romantique est établi. Cet idéal du beau, d'une unité harmonieuse entre l'objet et sa fonction, est celui de Lois Betteridge. »

Carole Hanks
Professeur d'histoire de l'art et du design
Sheridan College
Oakville (Ontario)

 
Lois Etherington Betteridge
 
Jusqu'à il y a une quarantaine d'années, il n'y avait qu'une seule façon de devenir maître-artisan : faire son apprentissage. Depuis, les collèges et les universités du Canada et des États-Unis ont mis en place des structures de formation des artisans. Sous l'influence du Bauhaus, ils ont créé des programmes interdisciplinaires d'art et d'artisanat où artistes, designers et maîtres-artisans montrent aux étudiants les gestes et les matériaux de leur métier. Ce décloisonnement des disciplines a montré que, contrairement aux idées reçues, les métiers d'art ne sont pas enfermées dans leur propre esthétique et dans les considérations commerciales. Au contraire, l'acquisition de nouvelles maîtrises et la redécouverte des techniques ancestrales sont stimulées par l'environnement créatif de l'université.
 
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Lois Etherington Betteridge a découvert sa vocation juste après la guerre. Le monde retrouveait sa grande soif de savoir et l'orfèvrerie venait d'être inscrite au programme de l'université. Elle se souvient que le mouvement

« commençait tout juste aux États-Unis. L'université du Kansas avait la première pris l'initiative lorsque j'étais étudiante en deuxième année là-bas. Je ne savais même pas que l'orfèvrerie existait avant de m'inscrire. J'ai commencé à en faire dans le cadre de mes cours de design. »

 
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Certaines des techniques et des attitudes des guildes se retrouveaient dans l'enseignement universitaire, mais on n'exigeait plus que les élèves se cantonnent dans telle ou telle tâche précise. Cette évolution trahissait l'influence du design industriel scandinave (dans les pays nordiques, l'artisan fabriquait l'objet du début à la fin). Grâce à elle, les élèves se familiarisèrent avec toutes sortes de techniques. C'est ainsi par exemple que Betteridge découvrit la valeur fonctionnelle du design de l'objet en creux (dressé au marteau), qui exige aussi bien la maîtrise de l'outil et du geste que la connaissance des matériaux traditionnels.
 
MCC 86-104.1-11 - CD94-688-023
 
Nécessaire à communion particulier, 1965
Argent fin
Formé, assemblé
Boîte en bois ajustée par H.M. Forster,
Ruislip (Middlesex), Angleterre
20,4 cm x 20,2 cm x 20,1 cm
MCC 86-104.1-11
Don de l'artiste

 
 
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MCC 86-102.1-3 - CD94-688-024
 
Écritoire, 1977
Argent fin, stéatite, pointe de plume en or
Formé, ciselé, monté, sculpté
Encrier : 16,9 cm x 8,2 cm diamètre
Plume : 18,7 cm x 1,2 cm diamètre
Support : 18,5 cm x 14,9 cm x 2,4 cm
MCC 86-102.1-3 (Bronfman)

 
 
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Elle passa les dix années suivantes à parfaire et à explorer les multiples techniques du métier : repoussé, ciselage, cire perdue, incrustations en ébène, en corne et en pierres précieuses. Des clients des secteurs privé et public lui demandèrent de fabriquer de l'argenterie et des objets de culte; ces commandes étaient, confie-t-elle, autant de défis « car il fallait rendre sculptural un objet fonctionnel, sans pour autant faire une sculpture ».

Travaillant avec une élève
Lois Betteridge travaillant avec une
élève à son atelier d'Ottawa, 1976
 
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L'orfèvrerie est un métier d'art éminemment traditionnel qui reste pourtant en questionnement perpétuel. Ainsi Lois Betteridge, comme ses pairs et ses cadets, s'interroge souvent sur la pertinence de l'objet non utilitaire dans l'orfèvrerie contemporaine. L'application des techniques modernes et l'utilisation de matériaux synthétiques — matières plastiques, céramiques artificielles — sont aussi fort controversées. Ces innovations préoccupent d'ailleurs Lois Betteridge. Elle craint en effet que le savoir-faire et le métier traditionnels cèdent le pas aux solutions de facilité : « On ne soude plus, on pose un boulon. »

Forte de convictions, Lois Betteridge reste très présente sur la scène internationale de l'orfèvrerie. Elle enseigne dans son studio et participe à des ateliers. Le statut professionnel qu'elle a réussi à conquérir montre aux futurs orfèvres qu'il est encore possible aujourd'hui de faire carrière en orfèvredir traditionnelle.



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