L'art populaire canadien en plein air

Autour de la basse-cour

Certaines créations d'art populaire, de par leur nature intrinsèque, sont destinées à être exposées dans la basse-cour. Une immense peinture de vache, par exemple, aurait peu de chance de se retrouver devant la maison, tandis que la même image disposée contre l'énorme toile de fond que présente l'étable traduit une vie agricole éclatante d'orgueil.

D'autres pièces propres à la ferme, comme le butoir de porte sculpté et l'épouvantail, combinent fonction et forme, l'un des véritables principes de base de l'art populaire. Pensez à une belle courtepointe ou à un coffre orné qui offrent respectivement chaleur ou espace de rangement tout en stimulant les sens. Ou bien songez à une girouette qui indique l'orientation du vent tout en découpant une superbe image dans le ciel.

Épouvantail - Photo : H. Foster Clem, l'épouvantail
Artisan inconnu
Uxbridge (Ontario)
XXe siècle
CCFCS 77-237
 

Personne ne sait où cet épouvantail a pris son nom. Clem incarne la démarche de l'art populaire en illustrant comment l'apport de détails, y compris du nom, ajoute une signification et du caractère à l'image utilitaire de base. À l'origine, l'artiste avait fabriqué une figure en bois de forme grossière dont on pouvait étendre les bras articulés pour faire peur aux oiseaux. Le chapeau, la pipe et le tablier - et peut-être aussi l'anneau qu'il porte au nez et l'épingle de boutonnière - ont été clairement ajoutés par la suite. Clem est plutôt court, ce qui laisse supposer qu'on comptait l'installer sur un poteau de clôture.

Une vache
Artisan inconnu
XXe siècle
CCECT 76-463
 
Vache - Photo : H. Foster
Butoir en forme de dame - Photo : H. Foster Butoir en forme de dame
George Cockayne
Madoc (Ontario)
1960
CCECT 75-1057
 

M. Cockayne exploitait une petite ferme où il réparait et remplaçait des poteaux de clôture en cèdre. Ayant besoin de quelque chose pour garder sa grosse porte de grange ouverte, il décide de créer un butoir de porte à l'aide du faîte d'un gros cèdre. La forme lui rappelle vaguement un torse de femme et il finit par lui sculpter des vêtements et les peindre. Au bout de quelques saisons, il ajoute des bras et une tête. Célibataire toute sa vie, M. Cockayne suggère d'un air pince-sans-rire que « c'est bien d'avoir une femme pour nous accueillir quand on rentre à la maison le soir ».

Coq peint
Collins Eisenhauer
Union Square (Nouvelle-Écosse)
vers 1975
CCECT 77-385
 
Coq - Photo : H. Foster

Une autre œuvre dynamique de M. Eisenhauer. Quelle classe, quelle dignité!



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