Opus 11 - Flûte sopranino |
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l est étonnant de penser que la flûte à bec était tombée en désuétude au XIXe siècle et qu'on ignorait jusqu'à son nom. En 1919, Arnold Dolmetsch, facteur et musicologue anglais, s'intéresse à la musique ancienne et construit sa première flûte à bec d'après un modèle baroque que l'on connaît encore aujourd'hui.
À l'époque baroque, la flûte à bec n'est plus construite d'une seule pièce comme celle de la Renaissance, mais plutôt en trois sections amovibles. Ce changement important permet au musicien d'allonger ou de raccourcir légèrement son instrument et, ainsi, de mieux l'accorder. Les sections plus courtes de l'instrument permettent au facteur une finition plus soignée de la perce qui devient plus accessible pour les doigts. Cette façon de faire semble avoir été mise de l'avant par Jean Hotteterre, facteur d'instruments à vent à la cour de Louis XIV. Les grands facteurs de flûtes, comme Bressan et Stanesby, l'adopteront par la suite. C'est ainsi qu'avec ses épaisses viroles en ivoire élégamment tournées, à chacun de ses joints, la flûte devient très décorative et rencontre les canons de la beauté baroque. Cet instrument est construit d'après un instrument de Johann Christoph Denner (1655-1707). La famille Denner était reconnue pour ses instruments à vent. Lorsque les flûtes françaises en trois sections arrivèrent en Allemagne, Johann Christoph Denner s'y intéressa et adopta très vite cette nouvelle méthode de facture. Cette flûte est en deux sections et est accordée au diapason la-415.
Jean-Luc Boudreau a construit cette flûte d'après un instrument conservé à l'Université d'Utrecht, en Hollande, uvre d'un facteur du XVIIIe siècle du nom de Debey. Elle est faite en trois parties avec des viroles en résine de polyester moulée et elle est accordée au la-415. |