Opus 16 - Guitare baroque |
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a guitare est fort probablement originaire d'Espagne. La guitare à cinq choeurs était la plus courante de l'époque baroque, et si elle existait déjà au XVIe siècle, son usage s'est répandu aux XVIIe et XVIIIe siècles.
La guitare baroque se différencie de la guitare moderne non seulement par le nombre de cordes, mais par sa taille plus petite, par son dos parfois voûté, ainsi que par ses cordes et ses frettes en boyau noué au manche. La rosace n'est pas seulement ornée en son pourtour, mais de fines dentelles de parchemin la recouvrent entièrement. La construction particulière et les cordes de boyau donnent à la guitare baroque une sonorité qui se rapproche davantage du luth que de la guitare moderne. La guitare baroque avait un répertoire de musique savante et des guitaristes réputés en jouaient dans les cours royales. Elle accompagnait également des chants et des musiques traditionnelles. Certains luthiers très connus comme Antonio Stradivari (1644-1737) ont fabriqué des guitares baroques. Si, en général, elles étaient de facture assez simple, on remarque que celles qui ont été préservées sont souvent très richement ornées d'incrustations et de marqueterie.
C'est au début de la vague de renouveau de la lutherie au Canada que Michael Dunn a construit cette guitare d'après un instrument de René Voboam, daté de 1641, qui fait partie des collections de l'Ashmolean Museum d'Oxford. René Voboam, luthier parisien, faisait des guitares fort renommées au XVIIe siècle. La guitare originale avait un dos plaqué d'incrustations d'écailles de tortue placées en chevrons. Michael Dunn a reproduit cet effet en marqueterie. Cette guitare, à la facture très fine, montre le professionnalisme remarquable du luthier. Sur le chevillier, on peut lire « M. Dunn 1974 » ciselé sur une pièce d'ivoire. La rosace de style arabe est faite de plusieurs couches de parchemin finement découpé et doré. Michael Dunn L'intérêt et la fascination de Michael Dunn pour la guitare remonte au temps de ses onze ans lorsqu'il commence à en jouer. Il deviendra un guitariste polyvalent, touchant à une grande variété de styles, comme le jazz, le folk, le flamenco, la bossa-nova. Comme il veut ensuite explorer la construction de cet instrument, il se rend à Palma de Majorque, en Espagne, où il poursuit un apprentissage de deux ans auprès des luthiers Jose Orti et Jose Ferrer. Au début des années 1970, Vancouver est au coeur du renouveau de la musique ancienne et Michael Dunn, à l'instar de plusieurs luthiers, s'intéresse à la reproduction d'instruments d'époque. Il partage un atelier avec le luthier et luthiste Ray Nurse qui lui apprend la facture du luth, et il construit des clavecins avec Edward Turner. Possédant une expérience de plus de vingt-cinq ans, Michael Dunn tient une place importante dans la lutherie canadienne. Il a construit des guitares de tous genres, de la vihuela de la Renaissance à la guitare acoustique de jazz en passant par la guitare baroque. Il a présenté ses instruments dans de nombreuses expositions, au Canada et à l'étranger. En 1980, il est invité à donner des démonstrations dans le cadre de la prestigieuse exposition « The Look of Music » présentée au Centennial Museum, maintenant le Vancouver Museum. Tout en continuant à construire des guitares, Michael Dunn donne un cours de lutherie au Douglas College de Vancouver. En tant que musicien, il fait partie d'un groupe dont le répertoire s'inspire de la musique de Django Reinhardt (que l'on associe au Hot Club de France, groupe de cinq musiciens formé à Paris en 1932). Michael Dunn a construit pour lui-même et pour les autres membres de son groupe des guitares Maccaferri comme aimait en jouer le légendaire musicien.
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