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Opus 48 - Clavecin

 
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    La forme et le clavier du clavecin peuvent rappeler ceux du piano, mais ces deux instruments sont très différents l'un de l'autre. Les cordes du clavecin sont pincées tandis que celles du piano sont frappées; le timbre du clavecin est ainsi peu comparable à celui du piano. Chaque touche du clavier actionne une tige, ou « sautereau », à laquelle est rattaché un plectre qui pince une corde.

      Clavecin - MCC91-2.1-11
    Clavecin
    D'après J. J. Couchet 1679 et J. Ruckers 1640
    Par Yves Beaupré>
    Montréal (Québec)
    1991
    Cerisier tardif, épinette de Sitka, os, ébène,
    tilleul, tempera, laiton
    Longueur : 193 cm;
    largeur du clavier : 78,8 cm;
    épaisseur : 24,1 cm
    Inscription sur la planche de nom : « YVES BEAUPRAE ME FECIT MONTREALAE MCMXCI » M. Sur le sommier, l'instrument est signé « Y.B. no 64 ».

    Un juriste de Padoue a écrit en 1397 qu'un dénommé Hermann Poll revendiquait la paternité d'un instrument appelé clavicembalum. C'est la mention la plus ancienne que l'on connaisse d'un instrument de ce type. Dès la fin du XVe siècle, on retrouve plusieurs tableaux représentant des clavecins, et plusieurs manuscrits en font la description, notamment celui de Henri Arnault de Zwolle dont nous avons parlé dans l'introduction à la Facture. L'usage du clavecin se répand en Europe et chaque pays lui imprime un caractère qui lui est propre. Ainsi, l'Italie, les Flandres, la France, l'Allemagne et l'Angleterre ont eu de grands facteurs de clavecins, et de nombreuses écoles de facture ont coexisté jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, époque à laquelle le clavecin est remplacé par le piano-forte. Ce dernier, dont les cordes sont frappées, permet de jouer avec les nuances - d'où son nom en italien signifiant « doux-fort » - et répond ainsi aux nouveaux goûts musicaux. Le clavecin ne revient en usage qu'à la fin du XIXe siècle. C'est un Parisien du nom d'Érard qui construit le premier clavecin des temps modernes, dont le son est assez éloigné des clavecins du XVIIe et du XVIIIe siècle. Depuis 1945, on est revenu aux types de sons et de facture des clavecins anciens.

    Pour construire ce clavecin, Yves Beaupré s'est inspiré de deux clavecins flamands, l'un de Joseph Joannes Couchet, daté de 1679, dont l'original se trouve à la Smithsonian Institution et l'autre de Joannes Ruckers, daté de 1640, qui est conservé à l'Université Yale.

    Dans l'école flamande, un nom domine entre le XVIe et le XVIIIe siècle, c'est celui de la famille Ruckers de Anvers, à laquelle Couchet est apparenté. Les instruments de cette famille influencèrent les facteurs de clavecins à travers toute l'Europe, et la facture instrumentale contemporaine leur accorde une place importante. Aujourd'hui encore, les facteurs cherchent à reproduire et à égaler la qualité sonore de ces clavecins.

    Cet instrument possède un clavier de 52 touches et deux jeux à l'unisson de huit pieds; il est accordé en courte octave et son étendue est de GG\BB-d'''; la transposition 415-440 s'y fait au moyen d'une planche de transposition. La table d'harmonie, signée « Danièle Forget 1991 », est décorée d'une rosace en bronze et est peinte à la tempera de motifs floraux, d'insectes, de perroquets et de baies. Danièle Forget a ajouté l'éphémère, insecte indigène du Canada, aux insectes peints traditionnellement sur les clavecins flamands. La décoration du meuble est typique des instruments flamands : marbrures sur les côtés et papier imprimé à l'intérieur du couvercle.

         

    Yves Beaupré
    http://www3.sympatico.ca/clavecin/

    Yves Beaupré Extrait vidéo
    Yves Beaupré
    Montréal (Québec)
    1991

    Facteur montréalais, Yves Beaupré a acquis une solide réputation dans le milieu de la musique ancienne. Lui-même musicien, titulaire d'un diplôme en interprétation du clavecin de l'Université de Montréal, il a construit son premier instrument en autodidacte.

    Depuis cette première expérience, en 1976, il se consacre activement à la facture et il a maintenant à son actif une soixantaine de clavecins. En 1981, boursier du Conseil des arts du Canada, il va en Europe étudier les grandes collections d'instruments et rencontrer des maîtres facteurs.

    Tout en construisant ses instruments suivant les principes de la facture traditionnelle, Yves Beaupré élabore ses propres plans, convaincu que la compréhension et l'interprétation des principes de la facture ancienne sont artistiquement et musicalement préférables à une copie servile. Il a ainsi apporté quelques innovations à la facture du clavecin, lui donnant une mécanique fiable et une plus grande stabilité. Le Centre national des arts d'Ottawa possède un clavecin d'Yves Beaupré et il en est ainsi de nombreux clavecinistes professionnels de réputation internationale.

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