Résonance : Patrimoine musical de La Francophonie Précédent   Suivant


LA REPRÉSENTATION

Musique et pouvoir




On sait bien que l'objet, quel qu'il soit, ne saurait être réduit à sa matérialité, ni à sa technicité : il possède un champ de significations qui transforme parfois sa destination d'origine en rôle accessoire.

— Éric Montbel.
Les souvenirs du sens
.
Cornemuses, miroirs, mémoire. Souffler, c'est jouer,
Paris, Musée des arts et traditions populaires,
1999, p. 57.


     


Ce thème, Musique et pouvoir, associe la musique au déploiement de formes musicales particulières qui réfèrent à certaines valeurs propres à une communauté donnée. La musique n'est pas la fin en soi que l'on recherche, mais plutôt un moyen par lequel on représente une hiérarchie ou exprime une idéologie.

Confrérie des chasseurs / Photo : Musée national du Mali

La musique reliée au pouvoir hiérarchique exige des instruments spécifiques et est liée à un contexte d'utilisation strict: elle ne peut être jouée qu'avec l'assentiment d'une personne représentant le sommet de la hiérarchie - le souverain d'une nation, le chef spirituel d'un groupe - et seulement en sa présence.

L'instrument de musique qui accompagne la voix des griots, les chanteurs et les récitants d'épopées, de chants de louanges aux héros, de récits glorieux des grands guerriers est le témoin d'une tradition très ancienne. Aujourd'hui, les pièces musicales qui stimulaient les sentiments belliqueux et les désirs de conquête des chefs ne sont plus jouées qu'à l'occasion de fêtes et de réjouissances.

L'histoire des pratiques sportives fait également la démonstration d'une diminution de la violence. Des joutes brutales du moyen âge, on est passé aujourd'hui à des événements sportifs qui nous donnent le spectacle de « la guerre civile domestiquée ». La codification des pratiques sportives visant à contrôler les affrontements violents est le résultat d'un long « processus civilisateur et de pacification des conduites ».

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