Gravé dans la pierre - une tournée architecturale du Musée canadien des civilisations

VISITE COMPLÈTE

Un changement d'adresse -
LE BESOIN DE NOUVEAUX LOCAUX

Les origines du MCC remontent à la fondation de la Commission géologique et d'histoire naturelle du Canada en 1842. Les spécimens recueillis par celle-ci allaient former la base des collections de futurs musées. En 1910, la Commission s'installait dans l'Édifice commémoratif Victoria - dont la construction avait commencé cinq ans plus tôt.

Édifice commémoratif Victoria - NMC 71850, CD96-802-003
L'Édifice commémoratif Victoria a sa place dans notre patrimoine. Premier édifice des musées nationaux, il fut le siège du pouvoir législatif après le terrible incendie qui ravagea le Parlement en 1916. Il fut en outre le théâtre des cérémonies qui marquèrent le décès de sir Wilfred Laurier en 1919.
© Musée canadien des civilisations, NMC 71850, CD96-802-003

Avec les années, le MCC a réuni de grandes et précieuses collections et s'est doté d'une équipe de scientifiques et de muséologues experts. Dans les années 1970, il a repensé ses programmes publics pour protéger et pour rendre plus accessibles au public les collections du patrimoine. Mais, pour loger ses collections et ses services publics qui prenaient de plus en plus de place, le Musée ne disposait pas des locaux additionnels voulus lorsque l'espace vint à manquer dans l'Édifice commémoratif Victoria.

Immeubles - D2004-23614, D2004-23615, D2004-23616, CD2004-1378
Des immeubles comme ceux-ci, disséminés dans la ville d'Ottawa, abritaient auparavant les collections et le personnel du MCC. Construits pour d'autres usages, ils ne convenaient guère aux fonctions muséales.
© Musée canadien des civilisations,
D2004-23614, D2004-23615, D2004-23616, CD2004-1378

Les collections et les bureaux du personnel furent donc dispersés dans 17 immeubles, dont la plupart n'avaient jamais été construits pour un tel usage. Il s'agissait dans bien des cas de genres d'entrepôts qui n'offraient ni l'espace, ni la climatisation, ni la sécurité et la protection contre les incendies nécessaires pour abriter des objets de collection souvent fragiles et irremplaçables. Étant donné le manque de personnels et de fonds, il était difficile d'empêcher la détérioration des collections due aux mauvaises conditions de conservation. Certains immeubles étaient en si mauvais état qu'ils furent condamnés par le Commissaire des incendies. En outre, la dispersion des services du Musée - expositions, diffusion, administration, gestion des collections et recherche - tendait à donner à chaque division l'impression de fonctionner en vase clos, ce qui n'était pas favorable au travail d'équipe. Ces facteurs ont entravé le Musée dans l'exécution de son mandat et ont en général nui à son bon fonctionnement.

Voici quelques exemples des problèmes que posaient les anciens locaux des réserves du Musée. En raison de l'encombrement, il était parfois difficile de retrouver un objet sans en déplacer d'autres ou démonter des étagères.
© Musée canadien des civilisations, D2004-23609, CD2004-1378
Encombrement - D2004-23609, CD2004-1378

Cette situation n'était pas non plus de nature à rendre les collections plus accessibles au public. De nouvelles acquisitions entraient sans cesse au Musée, mais l'espace d'exposition de l'Édifice commémoratif Victoria demeurait exigu. Ainsi, seule une partie de plus en plus restreinte de la collection pouvait être exposée, et certaines pièces de très grandes dimensions exigeaient des salles plus spacieuses.

La décision de reloger le MCC s'inspirait avant tout de la Politique nationale des musées (1972). Celle-ci, en effet, s'appuyant sur le double principe de la démocratisation et de la décentralisation, avait fait naître dans le milieu des musées l'espoir que la Corporation des musées nationaux serait le phare et le soutien de la communauté muséale et mettrait en place des musées nationaux rivalisant avec ceux des autres pays. Au cours de la décennie suivante, ce sentiment fit place au pessimisme : les Musées nationaux ne pourraient pas réaliser leur potentiel avec les faibles ressources qu'ils obtenaient du gouvernement et qui augmentaient moins vite que le taux d'inflation. Les autorités fédérales reconnurent finalement les problèmes de locaux des musées.

En juin 1981, le Cabinet approuvait en principe la construction de nouveaux édifices pour le Musée national de l'Homme (le MCC) et le Musée des beaux-arts du Canada. La décision fut annoncée en février 1982, en même temps que l'affectation de 185 millions de dollars aux deux projets. La Société de construction des musées du Canada a été créée pour recommander au Cabinet des emplacements, des architectes et des plans pour les deux musées. Elle s'occuperait de la gestion des travaux. Le MCC chargea un groupe de spécialistes de recueillir des renseignements sur les nouveaux locaux, de coordonner la production de modèles conceptuels et de contribuer au nom du Musée à la formulation d'un programme d'architecture.

Mais les besoins des musées n'étaient pas la seule raison de construire les nouveaux édifices. Tout aussi importantes étaient les répercussions économiques des travaux. En effet, le projet créerait des emplois pour les travailleurs de la construction, pour des architectes, des dessinateurs, des ingéneiurs et des consultants canadiens, et enfin pour le personnel des musées. De plus, les matériaux et l'équipement des nouveaux musées seraient achetés en grande partie au pays. Et surtout, les nouveaux musées stimuleraient l'industrie touristique dans la région de la Capitale nationale. Véritables œuvres d'art, les nouveaux édifices seraient en soi des attractions touristiques, à plus forte raison s'ils étaient dotés des installations voulues pour présenter de grandes expositions d'envergure internationale dans la capitale.

Les grands projets, tels que le nouveau Musée, donnent un coup de pouce à l'économie locale, tout en assurant du travail aux ouvriers en construction et à d'autres travailleurs.
© Musée canadien des civilisations, S2004-1240, CD2004-1376
Ouvrier en construction - S2004-1240, CD2004-1376


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