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Introduction |  
Origines du service postal |  
Traîneau à chiens |  
Races de chiens utilisées |  
Équipement des attelages |  
Charges maximales des attelages |  
Alimentation des chiens |  
Des conditions éprouvantes |  
Conclusion |  
Itinéraires postaux |  
Carte des itinéraires postaux |  
Carte de la Côte ouest |  
Philatélie |  
Notes |  
Bibliographie |  
Crédits |  

CONCLUSION

Les traîneaux à chiens se sont
avérés un instrument essentiel au transport du courrier au Yukon, durant une période critique de l'histoire moderne de cette région. L'activité postale s'y est développée de concert avec l'économie associée à la ruée vers l'or pour ouvrir à ce territoire nordique la voie aux « bienfaits » de la civilisation moderne.

Les coûts du service postal au Yukon étaient énormes. En raison de l'éloignement, il a fallu faire venir de l'extérieur de la région le plus clair de l'équipement et de la main d'ouvre nécessaires pour en assurer le service. En 1898, le coût estimatif du service bimensuel d'hiver, uniquement pour la poste aux lettres entre Victoria (Colombie-Britannique) et Dawson (Yukon), était de 79 000 $69. En tout, 22 hommes (des mushers) et 125 chiens ont été mis à contribution pour assurer ce service70. Leur nombre était dérisoire si on tient compte de la grande migration d'hommes et de chiens vers le Nord durant le boom économique du Klondike, dont le nombre atteignit plusieurs dizaines de milliers. Cependant, les mushers et leurs chiens contribuèrent à établir un lien essentiel entre un monde avide d'avoir des nouvelles du Klondike et les nouveaux habitants du territoire, eux-mêmes tout aussi impatients de laisser savoir à tout un chacun ce qu'il en retournait réellement à propos de l'or, de l'argent et des opportunités.

Attelage de chiens du service postal, vers 1920
Attelage de chiens du service postal,
vers 1920

© Domaine public
Bibliothèque nationale et Archives nationales
du Canada, PA-061710


L'équipe utilise une piste déjà empruntée par d'autres en suivant les traces laissées dans la neige.

La vie d'un musher, il y a cent ans, n'était pas des plus faciles. Plusieurs périrent au cours de l'exercice de leur métier mais, dans un sens, ils vivent encore dans l'imagination populaire, grâce aux ouvres de bon nombre de poètes, de romanciers et d'historiens. Ces auteurs s'accrochent encore à l'image du
« courageux courrier au teint foncé, franchissant coûte que coûte des centaines et des centaines de lieues sur la glace et la neige, en forêt, en montagne et dans les plaines, pittoresques Protecteurs du Nord, avec leurs fougueux attelages de chiens intrépides71 ».

Robert Service pensait peut-être aux mushers en décrivant les défis auxquels ces hommes, qui bravaient la loi impitoyable du Yukon, étaient confrontés :

 

Aveuglé et chancelant à travers le tourbillon de la tempête, sans cesse trébuchant dans la neige,

Transi jusqu'aux os sur la banquise, tel un arc fragile et tendu

Anonyme, informe, oublié, flairé par les loups sur leur lancée,

Abandonné aux quatre vents chantonnant à travers mes côtes d'un blanc scintillant.

Robert Service (1874-1958)72


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