Mirror, Mirror
"Mirror, Mirror", 2000
(«Miroir, miroir»)
Installation : deux coiffeuses avec tabourets, objets divers
Prêt de l'artiste
(Photo : Harry Foster  © Société du Musée canadien des civilisations)



«[...] je découvre et explore ma propre identité en fouillant dans les rites sociétaux associés aux fonctions intimes et souvent taboues du corps.

«Miroir, miroir» est une pièce qui explore l'identité extérieure - la "façade", l'apparence que nous empruntons pour affronter le monde. La façade que je choisis de montrer varie en fonction de la société dans laquelle j'évolue. «Miroir, miroir» expose les différentes identités présentes à l'intérieur de moi. [...]

Je n'ai laissé que le cadre des deux miroirs pour montrer qu'il y a un va-et-vient d'un côté à l'autre, d'une identité à l'autre.»


Extraits du commentaire de l'artiste




D'origine yéménite, Laila Binbrek est née en 1970 à Kitchener, au Canada. Elle passe son enfance en Arabie saoudite et son adolescence en Égypte, puis séjourne en Angleterre où elle fréquente la Blackheath School of Art et le Portsmouth College of Art. De retour au Canada, elle obtient un baccalauréat en arts plastiques de l'Université de Waterloo, en Ontario, et poursuit des études supérieures à la Dundas Valley School of Art. Elle vit maintenant à Toronto. Quand je dis : je rentre chez moi, ce peut être à Kitchener ou au Moyen-Orient. L'un ou l'autre. Cela n'a pas un sens établi, définitif pour moi.

Laila Binbrek
Laila Binbrek, Kitchener, Ontario, 2000
Rawi Hage
Épreuves argentiques
Collection du Musée canadien des civilisations


Dans son œuvre, la question identitaire joue un rôle prépondérant et se traduit par la place qu'occupe le corps en tant que point de référence et lieu d'articulation des rapports sociaux : Quand les gens regardent mon travail, ils ne sont pas en territoire familier. Quelque chose a été déplacé [...]. On peut y voir un parallèle, un lien avec ma propre expérience de déplacement. Toujours morcelé, dispersé dans l'espace, saisi dans ses traces (poils, cheveux, cérumen), ses fonctions (élimination, reproduction) et les rituels de la toilette et de l'hygiène, le corps est évoqué par des dessins, des modelages et des objets (baignoires, peignes...) organisés dans le cadre d'installations : Que le corps nu soit jugé « obscène », les organes sexuels « offensants », le sang menstruel « sale », témoigne de la façon dont une société se perçoit.

Mirror, Mirror
"Mirror, Mirror" (détail), 2000
(«Miroir, miroir»)
Installation : deux coiffeuses avec tabourets, objets divers
Prêt de l'artiste
(Photo : Harry Foster  © Société du Musée canadien des civilisations)



Un autre thème central, qui rejoint celui du corps, traverse l'œuvre de Laila Binbrek, et c'est la place qu'occupent les femmes dans les sociétés occidentales et orientales : On peut donner plusieurs interprétations à mon travail. Mais le fait de savoir d'où je viens ouvre la porte à d'autres significations, d'autres façons de le regarder.

Laila Binbrek a surtout exposé dans des galeries ontariennes, en solo ou en groupe.