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Paravent, 1997 Acrylique sur panneau de fibre de bois Prêt de l'artiste (Photo : Harry Foster © Société du Musée canadien des civilisations) «Ces pièces, qui datent de mon retour au Canada en 1997, parlent de ma réadaptation à la vie à Vancouver après une très longue absence. [...] J'ai choisi de créer des meubles parce que je ne trouvais pas d'objets contemporains qui puissent faire le lien entre mon tapis islamique et mon poste d'ordinateur ; je ne trouvais pas de passerelles mentales susceptibles de relier ces deux niveaux d'expérience. Il m'a semblé logique d'adopter la philosophie islamique de l'art, qui unit le fonctionnel et l'esthétique, et d'explorer la géométrie et la couleur pures, parce que j'avais besoin de temps pour me souvenir et de temps pour oublier. Les panneaux ont
été peints à la main, ce qui m'a pris une
éternité, mais ils ont été
découpés à la machine en quelques minutes.
Le rituel de transition était complet.» Extraits du commentaire de l'artiste Née au Caire en 1944, Liliane Karnouk est diplômée de l'Académie des beaux-arts de Rome, de l'Université du Québec à Montréal et de l'Université de Colombie-Britannique. Elle a vécu et travaillé en Europe, en Égypte et dans l'est du Canada, tout en faisant de Vancouver son port d'attache. En 1980, elle repart en Égypte, où elle met sur pied un programme d'arts plastiques à l'Université américaine du Caire et publie deux ouvrages sur l'art égyptien contemporain. Liliane Karnouk, Vancouver, Colombie-Britannique, 2000 Rawi Hage Épreuves argentiques Collection du Musée canadien des civilisations Fascinée par les plantes en tant que symboles et que matériaux, Liliane Karnouk a exploré, dans ses peintures et ses installations, toute une gamme de techniques, depuis l'art ancien du papier de fibres végétales jusqu'à la macro-propagation de cellules végétales in vitro. Dans le cadre d'une exposition au British Museum, elle a entouré un sarcophage égyptien ancien de palmiers dattiers. Les arbres, clônés à partir d'originaux nilotiques, étaient présentés dans des tubes à essai. Cette œuvre lui a valu en 1996 une bourse en art et sciences du Musée des beaux-arts du Canada. Deux paravents et une table à café, 1997 Acrylique sur panneau de fibre de bois, verre Prêt de l'artiste (Photo : Harry Foster © Société du Musée canadien des civilisations) Dernièrement, Liliane Karnouk a adopté une approche de l'art dans une optique orientale, combinant l'esthétique des motifs symétriques et floraux à la fonctionnalité des arts appliqués. Ses paravents et ses tables trouvent leur origine dans sa fascination pour le pouvoir intégrateur du motif islamique, qu'elle entremêle à des formes puisées dans l'art médiéval européen et l'art amérindien pour qu'il y ait fusion avec ce qu'elle vit au Canada. Ces pièces, qui datent de mon retour au Canada en 1997, parlent de ma réadaptation à la vie à Vancouver après une longue absence. Elles marquent une transition entre les casses-têtes géométriques des motifs islamiques, qui ont encadré mon expérience égyptienne, et la découverte soudaine des possibilités qu'offrent les perceuses informatisées. J'ai choisi de créer des meubles parce que je ne trouvais pas d'objets contemporains qui puissent faire le lien entre mon tapis islamique et mon poste d'ordinateur, je ne trouvais pas de passerelles mentales susceptibles de relier ces deux niveaux d'expérience. Il m'a semblé logique d'adopter la philosophie islamique de l'art, qui unit le fonctionnel et l'esthétique, et d'explorer la géométrie et la couleur pures, parce j'avais besoin de temps pour me souvenir et de temps pour oublier. Les panneaux ont été peints à la main, ce qui m'a pris une éternité, mais ils ont été découpés à la machine en quelques minutes. Le rituel de transition était complet. Liliane Karnouk compte à son actif de nombreuses expositions en Égypte, en Allemagne, en Italie, en France et aux États-Unis. |