Cafetière rose avec versets du Coran
Cafetière rose avec versets du Coran, 1980
Faïence
Prêt de Zalina Ali
(Photo : Harry Foster  © Société du Musée canadien des civilisations)



«Pour la calligraphie, je choisis des versets du Coran. Parfois, l'idée influe sur la forme de l'œuvre, parfois, c'est la forme qui vous suggère le verset. Dans chacun des cas, il faut réfléchir. On est en harmonie avec soi-même, avec ses sens et son esprit. C'est ce qui crée le bahja, le plaisir.»


Extrait d'une entrevue avec l'artiste




Sanaa M. Wassef a vécu au Caire, en Égypte, jusqu'à son arrivée au Canada, en 1972. Née en 1934, elle dessine très tôt, encouragée par l'artiste Ibrahim Gaber qui réside près de la maison familiale. Pour se faire la main, elle passe de longues heures au Musée des antiquités du Caire. Elle attendra d'être bachelière en philosophie avant de suivre des cours à la faculté des arts de l'Université du Caire et de se mettre à peindre sérieusement. C'est après son installation à Toronto qu'elle découvre la céramique.

Sanaa M. Wassef avec son conjoint Hamdy Wassef

Sanaa M. Wassef avec son conjoint Hamdy Wassef,
Toronto, Ontario, 1999
Camille Zakharia
Procédé numérique Iris
Collection du Musée canadien des civilisations


Bientôt influencée par l'exposition de Toutânkhamon de passage dans cette ville, elle crée des pièces d'inspiration pharaonique. Mais la «reproduction» de figurines représentant des dieux égyptiens et d'objets traditionnels (lampes, vases, boîtiers) finit par la lasser. Elle se tourne alors vers l'art musulman qu'elle juge plus stimulant intellectuellement : J'ai trouvé que cet art vous permet dans une certaine mesure de réfléchir en peignant, [...] parce qu'il est fondé sur la calligraphie et sur l'ornementation. Pour la calligraphie, je choisis des versets du Coran; je réfléchis à leur sens. Cela me donne un très vaste espace mental. Un verset peut ainsi suggérer une forme ou une forme évoquer un verset.

Memories of El Eid (Souvenirs de la Fête)
Memories of El Eid, 1995
(Souvenirs de la Fête)
Faïence
Prêt de l'artiste
(Photo : Harry Foster  © Société du Musée canadien des civilisations)


Toutefois, elle n'abandonne pas la peinture sur toile. C'est d'ailleurs dans ses tableaux que transperce le plus clairement l'influence de son pays d'adoption sur son art, en particulier sur sa palette de couleurs : Prenez ce tableau qui représente une caserne dans le Sinaï. Quand mon fils l'a vu, il m'a dit : «Ce ne sont pas les couleurs de l'Égypte, [...] du désert». Je me suis rendu compte que j'avais en fait peint celles du Canada, de son ciel et de sa terre.

Sanaa M. Wassef a participé à une vingtaine d'expositions au Canada et en Égypte.