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En été, vous pouvez les voir dans leurs
jardins,
au milieu des plants de radicchio, de haricots, de
peperoncini ou de courgettes. Ils évoluent entre la
vigne, les poiriers et le figuier, comme s'ils parcouraient encore
les sentiers qui reliaient leur village natal aux jardins et aux
champs. À genoux, comme en recueillement, ils observent chaque
plante qu'ils connaissent intimement, puisqu'ils en ont semé
la graine, bouturé la branche et nourri la terre.
Si vous avez la chance d'être invité chez eux, vous
pouvez alors les voir à la cave, tout aussi sereins, en train
de vérifier l'état de la ricotta, de choisir un
prosciutto ou un bocal d'aubergines. Au milieu de ces produits
faits de leurs mains,
ils semblent parler à des amis de longue date avec lesquels
ils savent à quoi s'en tenir.
Bien sûr, vous les verrez aussi dans les supermarchés,
emplissant leurs chariots de produits emballés, traités,
modifiés, transformés - de toutes ces choses venues d'on
ne sait où, mais qui sont si pratiques. Comme nous, ils douteront
du bienfait
de ces produits. Mais eux savent qu'en revenant à la maison,
ils pourront déposer leurs sacs de plastique sur la table et,
pour se rassurer, faire un tour dans le jardin ou bien descendre
à la cave chercher du vin.
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