PRESENZA - Aux racines de la communauté

Aux racines de la communauté
Photo : Steven Darby, MCC CD2004-0245 D2004-6115

Si vous habitiez un village perché au sommet d'une colline, typique du Sud de l'Italie des années 1950, votre retour des champs à la maison serait fait de montées et de descentes, de coudes et de marches à gravir. Constamment ralenti, vous ne pourriez aller vite. Mais cela vous laisserait le temps de saluer des parents, de vous arrêter pour parler à vos amis, de regarder vos enfants jouer - autant de rencontres et de paroles échangées. Votre parcours serait d'ailleurs à l'image de toute l'année où les activités économiques seraient interrompues par de nombreuses fêtes religieuses ou profanes, ou par des célébrations liées au travail, lors des récoltes, du battage du blé ou de l'abattage du cochon.

Attirés par les villes canadiennes quadrillées de larges rues et de boulevards, les immigrants italiens ont été comme nous, fascinés par les avantages de la vitesse, par les déplacements rapides qui permettent d'obtenir de tout immédiatement. Mais ils n'ont pas oublié les haltes qui jalonnaient leurs vies en Italie. On peut se demander si leurs cafés, leurs terrasses, les parcs où ils jouent aux bocce et les quartiers qu'ils sillonnent de leurs processions, n'ont pas été autant de façons de reconstruire les ruelles tortueuses de leurs villages. Si tout ça n'a pas été une ruse pour ralentir nos pas pressés et impatients, pour nous inviter à nous réapproprier un peu de temps afin de parler aux autres, de les écouter et ainsi, peut-être, de tisser les liens d'une communauté.