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Des mains et de la matière, et entre les deux, juste ce qu'il
faut d'outils pour faciliter le travail sans exproprier l'être
humain de ses tâches. Le travail devient
métier :
rencontre et dialogue à travers lesquels des idées
s'élaborent, des solutions surgissent, des habiletés se
développent, des techniques se précisent, des gestes
s'affinent. La matière devient objet. L'être humain se
fait artisan.
Et on ne sait plus alors qui, des deux, est le véritable
matériau du travail qui s'accomplit.
Plusieurs Italiens sont arrivés au Canada formés
à l'un des métiers artisanaux caractéristiques
des sociétés paysannes d'origine. Maçons,
mosaïstes, cordonniers, dentellières, forgerons,
ébénistes, boulangers. rares sont ceux qui ont pu faire
de ces métiers leur gagne-pain dans un marché du travail
industrialisé. Comme beaucoup d'entre nous, ils ont profité
des avantages du travail industriel, de sa plus grande stabilité
et de ses meilleurs revenus. Mais plusieurs ont aussi connu les
désavantages d'un travail souvent mécanisé,
divisé en tâches parcellaires, simples et
répétitives - d'un travail qui, trop souvent,
n'épanouit
pas toutes les capacités de celui qui l'exerce.
Qu'ils aient pu continuer à vivre de leur artisanat, qu'ils
l'aient transformé en passe-temps ou qu'ils ne l'aient
conservé que dans leur mémoire, ces immigrants
italo-canadiens sont là pour témoigner d'un
amour du métier,
nous montrant que le travail peut aussi être un milieu de vie
et de créativité.
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