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Lorsque quelqu'un mourait au village de Picerno, en Basilicate, on
avait l'habitude, dans les années 1950, d'exposer son corps
dans une pièce de sa maison. Pendant deux jours, parents et
amis pouvaient ainsi rendre visite au défunt et aux membres
de sa famille. De vieilles dames pleuraient alors le mort.
Mais elles faisaient plus que pleurer. Frappant dans leurs mains pour
marquer le rythme, elles mêlaient à leurs pleurs une
cantilène par laquelle elles racontaient la vie de la personne
décédée. Elles rappelaient ainsi ce que le
défunt avait fait de son vivant, les points marquants de sa vie,
ses traits de caractère, sa bonté.
Grâce à des expériences semblables vécues
dès l'enfance, beaucoup d'immigrants italiens ont appris à
affronter la mort. Familiers avec celle-ci, ils ont appris à vivre
ce moment douloureux comme une dimension inévitable de la vie,
plutôt que comme un sujet tabou relégué à
des institutions spécialisées. Ils ont aussi appris à
en faire un moment vécu collectivement,
où le mourant et ses proches ne restent pas seuls aux prises
avec leur angoisse, leur tristesse et leur deuil. Ils ont acquis
également la conviction que la mort n'efface pas l'importance
des moments vécus avec ceux qu'on a aimés, qu'elle ne
met pas un terme à notre présence auprès des
vivants. pour peu que ceux-ci soient soucieux de préserver
notre mémoire.
(1) Crucifix
Italie
vers 1890
bois, plâtre
(2) Crucifix
Italie
début du XXe siècle
bois
Prêt de Francesco De Carli
(3) Figurines de chérubins
Région de la Campanie, Italie
1957
bois, plâtre, peinture, dorure
Prêt de Germana Brunke
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(1) Crucifix (détail) |
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(2) Crucifix |
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