Maternité. Zombo (?). Plateau de Zombo, Angola.
Bois, laiton, clous de tapisserie.
© Africa-Museum, Tervuren
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Ces ethnies vivent dans la
région dite du «Kwango» et connaissent des institutions semblables en
ce qui concerne la structure sociale, la divination, les rituels de
guérison et l'initiation des garçons, contextes dans lesquels
ont fonctionné la plupart des sculptures de cette aire culturelle
présentes dans l'exposition. Les Yaka et les Suku partagent le
même héritage culturel et les deux groupes définissent
surtout leurs différences au travers de leur histoire qui a
décidé de leur sort politique et territorial. Les Zombo, qui
sculptent des statues aux traits fins et réalistes, et les Nkanu,
connus pour leur sculptures polychromes, ont été culturellement
influencés par les Yaka. Les Mbala, dont le style s'apparente
à celui des Yaka, sont surtout connus pour leurs
représentations de tambourinaires.
Les peignes, les appuie-tête, les chasse-mouches que l'on attribue
à ces groupes sont sans conteste des emblèmes du pouvoir des
chefs et des aînés. Les figures anthropomorphes ont par contre
un statut plus ambigu. La plupart d'entre elles sont des objets rituels
destinés à protéger du malheur ou de la maladie en
utilisant des pouvoirs associés aux esprits des ancêtres. Mais
les chefs sont bien souvent les garants de la fertilité du pays et de
la prospérité de ses habitants et certaines de ces figures
sculptées étaient probablement liées aussi au pouvoir
politique, telle cette représentation féminine, faussement
qualifiée d'hermaphrodite ou encore ce tambourinaire mbala. Ce type
de tambourinaire sculpté est traditionnellement accompagné
d'une représentation féminine (absente ici),
généralement une mère à l'enfant, avec laquelle
il forme un couple ou une paire appelée pindi. Ce duo jouait un
rôle prépondérant lors de l'intronisation d'un chef.
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