Mémoire des rites

Les populations d'Afrique centrale


| Les Songye | Les masques songye |

Masque kifwebe. Luba ou Songye. Shaba, Zaïre. Bois, fibres végétales, pigments, plumes. © Africa-Museum, Tervuren

  Les masques songye

Chez les Songye, l'association du bwadi bwa kifwebe fonctionne comme un mécanisme de contrôle au service de l'élite qui exerce le pouvoir. Elle aide les dirigeants à maintenir leur pouvoir économique et politique. Les dirigeants n'hésitent pas à invoquer les forces surnaturelles par la sorcellerie ou par la magie afin de sauvegarder leur suprématie.

L'un des moyens les plus efficaces dont dispose l'association sont les masques bifwebe (pluriel de kifwebe). Les motifs de ces masques auxquels les Songye accordent une valeur mythologique sont caractéristiques : des incisions géométriques inspirées par le dessin qu'on trouve sur la peau ou le pelage de différents animaux (notamment le zèbre ou l'antilope de forêt). On dit des masques bifwebe qu'ils sont en dehors de l'ordre normal de l'univers.

Les masques bifwebe masculins se distinguent des masques féminins par une crête continue qui se dresse sur la tête. Dans ce groupe de masques, le format de la crête reflète l'importance hiérarchique : plus elle est grande, plus le masque est doté de puissance magique et de force mystique.

Au cours de la danse (comme lors des rites de circoncision), les masques masculins ont un comportement capricieux, imprévisible et exercent une fonction de contrôle. En revanche, les masques féminins, en relation directe avec le monde physique et la procréation, ont des mouvements plus calmes : ils doivent inciter les bons esprits à favoriser la naissance de descendants. Les masques féminins sont associés à la lune et aux rites lunaires; ils interviennent lors de ces rites, lors des enterrements et lors des rites d'imposition du nom.


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