Mémoire des rites

Les populations d'Afrique centrale

Harpe. Zande. Zaïre septentrional. Bois, fibres végétales, perles, peau.
© Africa-Museum, Tervuren

  Les Mangbetu et les Zande

Les populations appartenant au groupe linguistique mangbetu sont situées dans la province du Haut-Zaïre, entre les rivières Uele (au nord) et Bomokandi (au sud) Sous le vocable «Mangbetu», on a longtemps regroupé plusieurs groupes ethniques proches d'un point de vue culturel et politique (dont les Mangbetu proprement dits). Cependant, par manque de précision, ce terme est à l'origine de nombreuses confusions, notamment dans l'attribution des objets de la culture matérielle.

Une grande partie de la production artistique mangbetu date de la seconde moitié du XlXe siècle, époque à laquelle les souverains ont réellement développé un art de cour. L'explorateur allemand G. Schweinfurth, reçu par le roi Munza en 1870, a laissé quelques témoignages révélateurs du luxe déployé dans l'entourage du monarque.

Hormis quelques exemples de statuaire, les Mangbetu se sont surtout distingués dans le domaine des arts appliqués : couteaux, poteries, fourneaux de pipe, boîtes, instruments de musique, etc. Ces objets comprennent souvent des figures anthropomorphes reconnaissables par le rendu de l'élongation de la tête, des coiffures élaborées ainsi que des peintures et scarifications corporelles pratiquées dans la région par les Mangbetu et certains de leurs voisins «acculturés».

Les Zande habitent la zone comprise entre le nord du Zaïre, le Soudan et la République centrafricaine. Bien que d'origine différente, ils ont entretenu des rapports suivis avec les Mangbetu que ce soit dans des contextes belliqueux ou pacifiques, au gré des circonstances et des époques. Ils se sont imposés, dans la région, sous l'impulsion des visées expansionnistes du clan des Avongara lesquels dominaient l'ensemble des territoires conquis en installant à leur tête des petits chefs entièrement soumis à leur autorité.

Dans le cadre des activités de la société religieuse mani, les Zande ont produit de nombreuses statuettes appelées yanda dont les pouvoirs magiques servaient, entre autres, à favoriser le succès à la chasse et la fécondité des initiés. Leurs qualités esthétiques sont souvent le résultat des différents processus rituels auxquels elles ont été soumises (adjonction d'éléments, frottements d'huile et de différents ingrédients magiques).


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