S'isoler pour créer
En 1945, la littérature canadienne se transforme... tout comme la vie de Gabrielle Roy. Cette Canadienne française, ayant grandi dans la pauvreté au Manitoba et devenue journaliste à Montréal, traduit son vécu et ses observations dans des descriptions vivantes de la misère urbaine. Cette année-là, la publication de Bonheur d’occasion fait naître un nouveau genre littéraire au Canada – le « roman urbain » – et apporte gloire et prospérité à Gabrielle Roy. Ce succès ne freine en rien son désir d’écrire ni ne change sa vision d’elle-même, celle d’une éternelle étrangère.
Écrire, c’est un besoin. C’est presque physique. On ne peut éviter de prendre la plume. De toucher à la page blanche qui est là, étendue. Toute
prête à recevoir… Et on écrit justement parce qu’on veut donner. Parce
qu’on veut partager avec les autres. Parce qu’on a ressenti, ou compris,
la vérité de certains êtres et qu’on doit dire.
Gabrielle Roy, Châtelaine, avril 1966
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