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Peuples et connaissance du Nord - 
Expédition canadienne dans l'Arctique (1913-1918)
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Les mammifères


Durant l'ECA, Anderson, ses collègues et leurs adjoints recueillent plus de 400 spécimens de mammifères, surtout des crânes et des peaux, qui représentent au moins 22 espèces. À la suite d'échanges avec des Inuits de la région, ils acquièrent certains échantillons, en particulier de bœuf musqué. À cette époque, cet animal est rare dans l'ouest et le centre de l'Arctique.

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MCC CD96-653-025

Koata et une jeune femme devant une tente buvant du bouillon de caribou dans une louche en corne de bœuf musqué, îles Berens, baie du Couronnement (Nunavut). 28 mai 1915. GHW 50917. Source : Musée canadien des civilisations


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Tête et peau de bœuf musqué, Sachs Harbour. Juin 1996. Source : David Gray

Le spermophile arctique

Le spermophile (spermophile) arctique, appelé sik-sik par les habitants de la région, a servi traditionnellement de source de nourriture, et sa fourrure a été employée pour l'ornementation ou la fabrication de parkas. Son territoire s'étend jusqu'à la côte, mais ne comprend pas l'archipel Arctique. L'animal hiverne dans des terriers creusés dans un sol sablonneux et se cache jusqu'au printemps à partir de septembre ou du début octobre selon les conditions météorologiques. Aujourd'hui, sa peau sert toujours à l'ornementation de parkas de luxe et de chapeaux de danse traditionnels.

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MCC CD96-654-012

Spermophile arctique à Bernard Harbour (Nunavut). 23 juin 1915. GHW 50959. Source : Musée canadien des civilisations

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Le spermophile arctique

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MCC CD2000-18-016

Nauyaina, Umingmuktogmiut d'environ 40 ans vêtu d'un manteau en peau de spermophile arctique, cap Barrow, baie du Couronnement (Nunavut). 14 mai 1916. RMA 38985. Source : Musée canadien des civilisations


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Spermophile arctique près de la chute Bloody, sur la rivière Coppermine. 28 septembre 2002. Source : David Gray

Le lemming

Les lemmings recueillis sur l'île Borden constituent les spécimens les plus septentrionaux de mammifères collectionnés par l'ECA.
« Près d'ici, sur un monticule herbeux, j'ai trouvé un lemming mort. Il était probablement mort depuis quelque temps parce qu'il était en train de muer. Celui que nous avons attrapé vivant il y a deux jours avait son pelage d'été. De toute évidence, les hiboux et les renards sont peu nombreux ici. Nous n'en avons vu aucun durant ce voyage. » (Journal de Wilkins, île Banks, 28 mai 1916).

Le loup arctique

Les membres de l'ECA rencontrent beaucoup de loups arctiques. Souvent, ces derniers font concurrence à l'équipe nord, car les deux groupes chassent les mêmes proies, c'est-à-dire le caribou et le bœuf musqué. Les caches de viande de caribou et de phoque de l'Expédition sont pillées par des loups sur les îles Banks et Melville. Parfois, des hommes font la sentinelle pour garder les caches de viande de caribou jusqu'à ce que celle-ci puisse être transportée au camp de base en traîneau.

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Le loup arctique qui a attaqué D. Jenness, exposé au musée. Source : Musée canadien de la nature

L'attaque d'un loup

Diamond Jenness a sans doute vécu la rencontre la plus excitante et la plus inhabituelle avec un loup. Lors d'une remontée de la rivière Coppermine en février 1915, Jenness est attaqué par une louve quand il tente de l'éloigner de son attelage de chiens. Le récit de cet assaut par un loup – chose qui se produit très rarement – a été décrit dans le journal de trois membres de l'Expédition, faisant en sorte que cette attaque soit l'une des mieux documentées.

« Mercredi 10, 8 h. Le petit déjeuner est fini. Les chiens ont aboyé. Johansen est sorti. Il y avait une grande louve blanche parmi nos chiens. Nous avons couru prendre nos carabines. Quand Jennes[s] lui a lancé une grosse pierre, elle s'est précipitée sur lui et [sic] l'a mordu au bras. Il [le loup] a lâché prise et s'est éloigné de nouveau, puis Doc l'a abattu. Longueur : 5 pieds 1 pouce du museau à l'extrémité de la queue. Queue de 16 ½, femelle. Nous avons fait une halte et aménagé une cache. » (Journal de Castel, février 1915).

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MCC CD95-942-021

Camp de tentes temporaire avec, au premier plan, la louve blanche morte qui a mordu le poignet de D. Jenness, au nord de la chute Bloody, rivière Coppermine (Nunavut). 10 février 1915. RMA 39130. Source : Musée canadien des civilisations


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Joe Allen Evyagotailak dans un taillis de saules, à l'emplacement présumé où Diamond Jenness a été attaqué par un loup en 1915, rivière Coppermine. 28 septembre 2002. Source : David Gray


La blessure n'est pas trop grave et se cicatrise rapidement. La louve est ramenée à Ottawa, naturalisée par le taxidermiste du Musée national et exposée pendant de nombreuses années. La louve est de nouveau exposée au Musée canadien de la nature durant les années 1980.

Aklak, le grizzli

Des rencontres avec des grizzlis (ours bruns) ont lieu le long de la côte Arctique durant l'ECA. Plusieurs spécimens de cet animal sont recueillis pour le musée. À l'époque et encore maintenant, les ours constituent une menace potentielle pour les gens de la région, en particulier pour les hommes qui les chassent sans arme à feu. Diamond Jenness, anthropologue de l'expédition, doit traiter Ayalik, un homme de la région dont le pouce a été arraché d'un coup de dent par un grizzli qu'il avait essayé de tuer.

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MCC CD95-934-026

Grizzli de l'Arctique abattu par R.M. Anderson, Cox et O'Neill, au fond le détroit Arctique, inlet Bathurst (Nunavut). 28 août 1915. JJO 38567. Source : Musée canadien des civilisations


Les grizzlis sont souvent aperçus le long de la côte durant l'automne lorsqu'ils cherchent des baies, des spermophiles et d'autres aliments avant d'hiberner. Des empreintes, des noyaux et des signes de creusage, signes de leur recherche de spermophiles arctiques, signalent leur présence. Par contre, on ne les voie habituellement que la nuit. Des avis publics sont affichés au sujet des ours causant des problèmes. Les grizzlis ayant un comportement inquiétant sont abattus, et leur viande est partagée entre les membres de la collectivité.

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Avis public affiché à Kugluktuk à propos des ours. Source : David Gray


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Pistes de renard et de grizzli dans des bancs de vase le long de la berge de la rivière Coppermine. 28 septembre 2002. Source : David Gray


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Baies de la toundra au-dessus de la rivière Coppermine, au sud de la chute Bloody. 28 septembre 2002. Source : David Gray

Les ours polaires

Les ours polaires constituent une importante source de nourriture pour les hommes et les chiens de l'équipe nord. Certains des nombreux ours abattus sont transformés en spécimens et expédiés à Ottawa. Wilkins prépare, à l'intention du musée, la peau de deux oursons recueillis par Natkusiak près d'une carcasse de baleine près de la base de Kellett en décembre 1914. Les peaux survivent au long périple vers Ottawa. En 1934, elles sont naturalisées par le taxidermiste du Musée national et sont incluses dans un diorama sur les ours polaires qui est exposé de 1940 à 1969. L'un des oursons est actuellement prêté à une exposition itinérante sur les changements climatiques présentée à Québec au Musée de la civilisation jusqu'au 1er septembre 2003.

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Diorama consacré à l'ours polaire au Musée national du Canada, 1940 (avec des oursons abattus par Natkusiak en 1914.) Source : Musée canadien de la nature


IMAGE 3-D
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Crâne d'ours polaire, cap Bathurst (T.N.-O.). 12 novembre 1914. « Abattu par Mike [Siberia] »
Modèle 3D : Paul Bloskie; © Musée canadien de la nature, spécimen no 2983.

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« Vu un gros ours polaire en train de nager dans la mer à environ deux milles à l'ouest de l'île Baillie. Nous avons dévié de notre cap d'environ 400 verges pour nous approcher de lui, et tous les appareils-photo à bord […] avons pris des photos de lui. L'ours allait presque aussi vite que le bateau (environ 6 milles à l'heure) et créait de l'écume devant lui, laissant un sillage semblable à celui que fait un vapeur. » (Journal de R.M. Anderson, août 1916).

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MCC D95-946-021

Ours polaire nageant dans l'océan à environ 30 pieds devant la goélette Alaska de l'ECA, à deux milles des îles Baillie, golfe Amundsen (T.N.-O.). 26 juillet 1916. RMA 39469. Source : Musée canadien des civilisations

L'hermine

L'hermine (Mustela erminea) est répandue dans une vaste zone dans l'hémisphère Nord. En Amérique du Nord, on la retrouve partout en Alaska et dans tout le Canada, sauf dans certaines régions des Prairies. Elle habite à la grandeur de l'archipel Arctique, jusqu'à la côte Arctique de l'île d'Ellesmere et au Groenland septentrional. Dans l'Arctique nord-américain, il existe plusieurs noms donnés par la population locale à cet animal, par exemple tigiak, tegiak, tereak, tiriak et tiriaq.

Le pelage estival de l'hermine est de couleur chocolat sur le dessus et blanc crème sur le dessous. Dans les régions nordiques, tout le pelage est blanc en hiver, sauf l'extrémité de la queue, qui est noire en tout temps. L'animal a une longueur moyenne de 236 à 272 mm. Le mâle est généralement plus gros que la femelle. La reproduction a lieu en avril et les petits naissent en mai, selon la latitude.

Dans le Nord, les principales proies de l'hermine sont le lemming brun, le lemming variable et des oisillons, surtout des bruants des neiges. Bien qu'on dispose de peu de renseignements à cet égard, il est probable que l'animal se nourrit aussi de jeunes spermophiles arctiques et de levrauts arctiques. Il joue peut-être un rôle important dans le contrôle des cycles démographiques du lemming. Bien qu'il ne soit jamais abondant dans un secteur donné, il est répandu à travers l'Arctique.

Bien adaptée à la vie dans la neige, l'hermine se déplace sur la surface de la neige, y creuse des terriers et emprunte les passages aménagés par les lemmings. Dotée d'une bonne vision des couleurs et d'une bonne vision de nuit, elle est surtout nocturne et la faible luminosité durant l'hiver arctique ne lui pose probablement aucun problème. Demeurant active durant l'hiver, l'hermine obtient ses proies, surtout des lemmings, en les pourchassant dans leurs terriers. Souvent, elle prend possession du terrier de ses proies. On trouve dans ses nids hivernaux une grande quantité de fourrure de lemming. Les surplus de nourriture sont parfois dissimulés dans des caches pour consommation ultérieure, en particulier l'automne et l'hiver.

L'hermine, à son tour, est chassée par le carcajou, les renards arctique et roux et le harfang des neiges. On trouve souvent des crânes d'hermine dans les pelotes de régurgitation (bols alimentaires) du harfang des neiges. N'ayant pas très peur des humains, l'hermine peut s'établir dans les camps et leurs environs. Il est difficile de la photographier à cause de ses mouvements rapides et erratiques.

Bien que, traditionnellement, l'hermine n'ait pas été très utilisée par les Autochtones nord-américains, sa peau a servi à décorer des vêtements. Les Inuits du cuivre de l'ouest de l'Arctique canadien ont attaché énormément de prix à la peau de l'hermine. Ils l'employaient pour leurs chapeaux de danse de cérémonie et la suspendaient dans le dos de leurs manteaux comme porte-bonheur pour la chasse ou comme amulette préservant contre la maladie.