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L'église Saint-James
60, promenade du Portage

L'église St. James

En 1823, Philemon Wright commande la construction de la première église de toute la région des deux côtés de la rivière des Outaouais. John Burrows dirige les travaux des maçons montréalais John Crawford et James Knox, qui s'effectuent entre les rues actuelles Leduc et Saint-Jacques, au nord de Wellington. La paroisse Saint-James ouvre son registre le 8 août 1824. L'église peut recevoir 250 personnes. Amos Ainsley, un missionnaire de la Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts, préside aux offices religieux. Il parcourt aussi tous les cantons de la région jusqu'en 1829, date où les cantons ontariens sont détachés de celui de l'église hulloise. Il est retiré de la mission en 1832. Cette église est incendiée en 1865.

Sous la direction du révérend John Brock Glegg Johnston, l'église est relocalisée sur le site actuel, promenade du Portage. Sur la pierre angulaire, apposée le 25 octobre 1866, sont gravés, entre autres noms, celui de l'architecte, Thomas Fuller, l'architecte du parlement, et celui de l'entrepreneur, Charles Thomas. Elle ouvrit ses portes au culte en 1868.

Fort estimé tant de ses pairs que de ses supérieurs, Johnston est nommé aumônier du sénat du Dominion en 1869, puis chanoine honoraire de la cathédrale Christ Church de Montréal, l'année suivante. Afin de lui manifester leur reconnaissance, ses paroissiens lui font construire une résidence à deux pas de l'église. Il y meurt le 9 octobre 1883. Le 12 novembre, Francis Robert Smith, le gendre de Johnston le remplace. Contrairement à ses prédécesseurs, Smith n'était pas un missionnaire de la Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts, mais un ministre relevant de l'évêque anglican de Montréal et, de ce fait, il devint le premier pasteur de la paroisse Saint-James.

En avril 1900, Smith fait face au même malheur que celui qu'avait connu son ex-beau-père, 35 ans plus tôt : il assiste, impuissant, à l'incendie de son église. Cette fois, cependant, une partie des murs restent debout. Chose certaine, la troisième église est élevée sur les fondations de l'architecte Fuller. Le grand feu de 1900 jeta 56 familles de la paroisse Saint-James sur le pavé.

La reconstruction est rapide. Smith et les paroissiens de Saint-James reprennent possession de leur église le 21 avril 1901. Entre-temps, Smith célèbre l'office divin pendant quelques semaines sous une immense tente fournie par la milice locale et élevée dans le jardin de la maison Wright-Scott, 28, boulevard Taché, puis à l'intérieur d'une cabane rudimentaire en planches, baptisée « Le Tabernacle » par les fidèles de l'époque. À compter de février 1901, les travaux sont suffisamment avancés pour que les paroissiens puissent assister à l'office dominical dans son sous-bassement. La dette contractée pour la reconstruction de l'église est épongée en bonne partie grâce au dévouement de la Women's Guild of St. James Church, mise sur pied à l'instigation de Smith en 1883. Sous la présidence successive de mesdames Kelly et Garrioch, cette association de bénévoles multiplia les activités pendant plusieurs années pour regarnir les goussets de la paroisse.

Plus récemment, en 1977, l'église Saint-James accueille un nouveau groupe de croyants : la communauté chrétienne Saint-Bernard-de-Clairvaux, une communauté multiethnique dont la langue d'usage est le français et qui appuie la pratique de l'ordination des femmes et du mariage des prêtres. Cette communauté regroupe une quinzaine de familles de la région. L'église Saint-James devient ainsi un véritable centre communautaire tout en continuant à servir de lieu de culte. Ses portes sont presque toujours ouvertes. À l'heure du midi, on y célèbre une messe quotidienne à l'intention des fonctionnaires. Elle accueille aussi les alcooliques anonymes et d'autres groupes qui y tiennent leurs activités. On y organise en outre des vigiles régionales pour la paix et d'autres causes chrétiennes, et on y présente des concerts et des spectacles ouverts au grand public. Bref, l'église Saint-James participe activement à la revitalisation du secteur de la promenade du Portage.



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