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La maison Farley
145, rue Champlain

145, rue Champlain

Stanislas B. Simon arrive à Hull avant 1872. D'abord commis, il devient épicier. Il épouse Elisa Corbeil, dont quatre frères sont devenus prêtres. Ils ont quatre enfants : Marie-Thérèse, décédée à La Tuque, en 1915, Charles-Auguste, Mme Jean Matte et une religieuse, sœur Marie-Lorette. En 1884, la famille habite une maison en bois sur ce lot où se trouvent des bâtiments attenants. Immédiatement après l'incendie du quartier, en 1888, Simon fait construire une maison de même dimension mais en brique, qu'il quitte après le décès de son épouse, en 1908. Il décède à Montréal, chez sa fille, le 20 novembre 1920, à l'âge de 77 ans, après six mois de paralysie. Sa dépouille est exposée à Hull, chez son fils, Charles-Auguste. Stanislas Simon avait été l'organiste de l'église Notre-Dame pendant 35 ans. Des funérailles élaborées furent célébrées par son oncle, Mgr J.-O. Routhier, d'Ottawa, son beau-frère, l'abbé Sylvain Corbeil, principal de l'École normale de Hull, et un autre prêtre. On est certes dans un monde de religieux, mais aussi de culture : Eugène Leduc clôt la cérémonie par un chant sacré, « Crucifix », œuvre de Gabriel Fauré.

Deux mois avant le feu de 1900, Simon et son épouse Elisa, avaient hypothéqué leur maison auprès de Gonzague Routhier, un médecin d'Ottawa. Celui-ci transfère cette hypothèque Benjamin Stackhouse, un dentiste de Lachute, en 1903. Dollard Parent est inscrit comme le propriétaire des lieux en 1907-1908. Ce secrétaire-trésorier de la commission scolaire, est accusé de détournement de fonds et il s'est enfuit aux États-Unis. Suite au procès qui s'en suit, en 1909, la commission scolaire devient propriétaire de l'immeuble, qu'elle vend à Louis-Martial Pelletier, un médecin de Hull, le 26 octobre 1909. Après y avoir fait installer l'électricité, celui-ci revend la maison en 1912 à Georges Montpetit.

Le 28 novembre 1916, Gracia Lafond achète la maison. Née en 1884, elle est la fille d'un marchand, Gédéon Lafond, et d'Elvina Grondin, de Hull. Vers 1910, elle épouse Arthur Raymond Farley. Le jeune couple s'installe d'abord dans la nouvelle maison des Massé, au 133, rue Champlain. Comme toutes les femmes de la bourgeoisie de l'époque, elle ne travaille pas à l'extérieur, mais participe aux organismes paroissiaux, comme la Congrégation des Dames de Sainte-Anne et le Tiers Ordre de Saint-François.

Son époux, Arthur-Raymond Farley, né à Saint-Gabriel de Brandon, arriva à Hull en 1904. Pharmacien reconnu, il a un laboratoire où il fabrique des médicaments, dont l'Antalgine, analgésique pour soulager les maux de tête. Sa réputation dépasse les frontières canadiennes. Il est directeur honoraire de l'École de pharmacie de Montréal, fondateur et premier président de la compagnie Pharmacies universelles Ltée, et directeur de la Farex Ltée, toutes deux spécialisées dans le commerce de gros de produits pharmaceutiques. Il fut examinateur du Collège des pharmaciens de la province de Québec pendant une trentaine d'années. On le retrouve dans plusieurs des organismes sociaux hullois, comme le Club Rotary, les Chevaliers de Colomb et l'Action catholique. Farley a beaucoup voyagé en Europe, aux États-Unis, dans les Antilles et dans l'Ouest afin de se tenir au fait de sa profession. Sa pharmacie fut un point de repère important de l'ancien centre-ville de Hull.

Farley est décédé le 11 janvier 1954 à Hull. La liste des prêtres et des citoyens connus de l'époque qui assistèrent aux funérailles reflète l'importance de cet homme dans la communauté hulloise. Son épouse meurt deux ans plus tard, le 11 janvier 1956. Les dépouilles mortelles furent exposées dans leur résidence bien que les funérailles aient été organisées par l'entrepreneur de pompes funèbres Gauthier, dont l'établissement était situé tout près. Il en fut de même pour J.-B. Pharand.

Les Farley eurent quatre enfants. Le premier, Raymond, né en 1911, décède à l'âge de onze ans. Rodrigue (1913-1997), devient avocat. Le 4 mai 1946, il épouse Raymonde, fille d'Alphonse Fournier, député de Hull de 1930 à 1953, ministre des Travaux Publics, puis juge de la Cour de l'Échiquier. Mackenzie King assiste à leur mariage. Ils vécurent à Aylmer. Louis (1915-1968) épouse Julienne Brisson, de Laprairie. Il devient juge en octobre 1960; décède à Hull le 10 mars 1968. Marie, née en 1918, épouse Jacques Boucher, né en 1913 et mort vers 1989, le 19 octobre 1945. Devenu avocat en 1937, celui-ci est nommé juge le 8 juillet 1950.

Les enfants Farley élisent domicile du côté d'Aylmer. Ils vendent la maison en 1957. Jean-Jacques Gariepy, un médecin, l'acquiert cette année-là, mais la rétrocède à Marie Farley-Boucher, cinq ans plus tard. Celle-ci la divise en appartements et la revend à un fonctionnaire, Robert Danis, en octobre 1963. Cette belle résidence entourée d'arbres, sise sur un coin de rue, témoigne d'un passé plus glorieux du quartier historique du musée.



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