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La maison Bourque
137, rue Notre-Dame-de-l'île

137, rue Notre-Dame-de-l'île

Né en 1866 à l'Assomption, au Québec, Joseph Bourque épouse, en premières noces, Henriette Charland et, en secondes noces, Clara Fortier. Il a six enfants : Arthur, Alexina, Albina, Oscar, Georgine et Yvonne. Arrivé à Hull en 1889, Bourque fait construire cette maison pour y loger sa famille.

C'est un contrat pour la construction intérieure du presbytère et de l'église Notre-Dame-de-Grâce qui amène Bourque à Hull, après l'incendie du quartier du musée, en 1888. On lui reconnaît la construction de nombreux bâtiments religieux, d'écoles, de bureaux de postes, tant à Hull qu'ailleurs au Canada, notamment l'ancien palais de justice de Hull et l'École des hautes études commerciales de Montréal, qui demeure son « son principal monument ». Plusieurs de ses réalisations sont aujourd'hui des monuments historiques. Il construit les prolongements des conduites d'eau de l'aqueduc de Hull en 1894, puis celles du château d'eau, au début du XXe siècle. Ses partenaires d'affaires sont S.-Rémi Poulin, J.-Arthur Desrivières et Charles Lemoyne. Il possède aussi une manufacture de portes et de fenêtres, à l'angle des rues Papineau et Laurier.

Bourque s'implique aussi dans la politique municipale. Pendant son premier mandat à titre d'échevin, de 1903 à 1905, le maire Urgèle Archambault et lui tentent sans succès d'intéresser le gouvernement fédéral à construire une promenade pour les voitures entre le pont des Chaudières et le pont Alexandra, du côté hullois, comme il en existe alors à Ottawa. En 1914, son opposant André Dupuis s'étant retiré avant les élections, Bourque, seul candidat, devient maire de Hull pendant deux ans. Il meurt le 23 décembre 1918 d'une crise cardiaque. À son décès, il laissait à ses héritiers plusieurs propriétés et des parts dans la Banque provinciale du Canada.. La maison paternelle était la propriété commune de tous les enfants. Alexina, l'épouse du registraire Louis de Gonzague-Raby depuis 1917, emménage cependant dans la maison en 1920 avec sa famille. Leurs six enfants, Louis fils, Josette, Lise, Jacqueline, Monique et Denise, y grandissent avec leur tante Yvonne, veuve, qui y habite avec sa fille Joan.

Louis de Gonzague Raby, né le 5 décembre 1872 à Saint-André-Avelin, fils de H.-N. Raby, notaire, fait ses études à Montréal et à l'Université d'Ottawa, et ses premières expériences, dans l'étude paternelle. Nommé registraire en 1897 pour le comté de Labelle, il devient assistant-registraire à Hull en 1903 et registraire en 1915. Il meurt le 10 janvier 1938, à l'âge de 65 ans, d'une crise cardiaque, au bureau d'enregistrement, son lieu de travail pendant 23 ans. « Très connu et populaire dans tout le district, M. Raby laisse de nombreux amis. » Il avait participé activement à de nombreuses activités sociales reconnues, entre autres, le Conseil des Chevaliers de Colomb, dont il fut Grand Chevalier et un des fondateurs à Hull. Il fut aussi directeur de l'Association du district pour la protection du poisson et du gibier, et membre de plusieurs organisations sportives, de la Chambre de commerce de Hull et de la Congrégation des hommes.

Son fils, Louis de Gonzague Raby, né le 17 juillet 1918, est un des prêtres qui marquent son époque. Au décès de son père, il travaille comme caissier pendant trois ans à la Banque de Montréal. En 1941, il s'engage dans le Corps royal de l'aviation canadienne et est affecté à Londres. À la fin de la guerre, il reprend ses études et entre dans la Congrégation des Oblats de Marie-Immaculée en 1952. Aumônier de la Jeunesse ouvrière catholique du Canada en 1953, à la paroisse de Notre-Dame-des-Ouvriers, à Montréal, il est nommé aumônier des étudiants à l'Université d'Ottawa, en 1957. Cet homme s'adapte à l'esprit contestataire des jeunes de la Révolution tranquille. Comme la liturgie change, Raby fait la transition en apportant des dimensions sociales qui répondent aux préoccupations et à la générosité des jeunes. Il dirige plusieurs chantiers d'aide, engageant les étudiants à œuvrer dans les quartiers pauvres de la région et dans des pays en voie de développement. La leucémie l'emporte le 9 septembre 1975. Cet homme, «  véritable incarnation de la bonté et de la charité », est enterré au cimetière Notre-Dame-de-Grâce, à Hull.

En 1961, Alexina et Yvonne Bourque vendent la maison à Ernest Boudreau. Le départ d'Alexina, vers un nouveau quartier de Hull, marque la fin de l'occupation de cette résidence par la famille Bourque. Boudreau l'habite quelque temps, puis la loue. Il s'en départit en 1979. Pierre Delorme, un chiropraticien d'Ottawa, achète la maison où il a toujours son cabinet.



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