Au tournant du siècle, les travailleurs peinaient durant de longues heures, soit de 60 à 70 heures par semaine. Le travail dans les manufactures et aux chaînes de montage était monotone et souvent astreignant sur le plan physique. De nombreux travailleurs subissaient des blessures graves et parfois fatales en raison du mauvais état de la machinerie, des mesures de sécurité déficientes ou des erreurs humaines. Le mouvement ouvrier finit par convaincre les gouvernements de forcer les employeurs à améliorer la situation; ce qui eut comme résultat de contraindre le gouvernement à nommer des préposés qui inspectaient les usines pour veiller au respect de certaines normes.



Même si l'introduction d'inspecteurs d'usine contribua à améliorer les conditions de travail dans les manufactures et à réduire les cas d'abus attribuables aux employeurs, les accidents ne cessèrent pas pour autant, comme le prouvent ces rapports des inspecteurs ontariens rédigés en 1899.

Jambe droite blessée par une pièce rotative.

Bras gauche sectionné par une scie; en se penchant sous la table.

Pouce droit sectionné par une scie circulaire.

Bras brûlé par du fer en fusion; en perdant l'équilibre.

Trois doigts de la main gauche sectionnés par une machine à façonner.

Tombé dans la cage d'ascenseur.

Tué par l'éclatement du cylindre de la défloconneuse.

Ébouillanté; assis, sans connaissance, sur le bord de la cuve.

Yeux brûlés en versant du métal blanc.

Bras arraché, pris dans l'engrenage d'un alésoir.

Avant-bras sectionné en soulevant le couvercle du planeur; manche prise dans les couteaux entraînant le bras qui a été gravement lacéré.

Pris dans la courroie et entraîné autour du cylindre. Est mort cinq heures après l'accident.

A posé le fusil sur son genou afin de faire feu dans la cheminée pour enlever la suie. Le recul lui a brisé la jambe.

Nez et front légèrement lacérés par la navette expulsée du métier (femme).

Tombé sur une scie circulaire en mouvement. Tué instantanément; en était à sa troisième semaine de travail dans cette usine.

Deux doigts de la main droite pris entre la came et la tête de l'ensouple d'ourdissoir (femme).


Source: Twelfth Annual Reports of the Inspectors of Factories for the Province of Ontario, 1899.


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