Après la guerre, les gains les plus importants des mouvements syndicaux et ouvriers furent remportés par les femmes actives sur le marché du travail, dont le nombre et la participation au syndicat augmentèrent considérablement. Ces gains n'ont malheureusement pas permis aux travailleuses de rejoindre leurs compagnons masculins, tant sur le plan du nombre que sur celui de la syndicalisation, et cette inégalité perdure aujourd'hui.

Au Québec, la présence grandissante des femmes dans les mouvements syndical et social des années 60 et 70 est devenue un facteur clé des luttes pour le progrès social : égalité hommes-femmes, équité salariale, congé de maternité, lutte contre les compressions budgétaires, autant de revendications pour lesquelles les femmes sont au premier rang.



Au cours des travaux de la Commission royale sur le statut de la femme instituée en 1968, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a fait la déclaration suivante :

[TRADUCTION] « Le SCFP n'a pas le sentiment que le mouvement ouvrier fait suffisamment d'efforts pour lutter contre la discrimination envers les femmes actives. Nous admettons d'entrée de jeu qu'il existe de la discrimination à l'endroit des femmes dans tous les secteurs du mouvement ouvrier. Dissimuler ce fait ne fera que retarder la résolution du problème.

Nous ne souhaitons pas minimiser les victoires remportées par de nombreux syndicats qui s'efforcent d'éliminer la discrimination salariale et l'accès à l'emploi fondé sur le sexe. Néanmoins, la majorité des membres des syndicats de sexe féminin qui se battent pour l'accession à une véritable égalité le font sans obtenir l'appui inconditionnel des autres membres, hommes et femmes.

Bien que notre bassin de membres de sexe féminin soit considérablement plus large que ce n'est le cas dans la plupart des autres syndicats canadiens, le SCFP n'a guère mieux réussi que les autres syndicats à faire accéder ses employées à des postes de direction.

a) Au conseil exécutif, 2 membres sur 17 sont des femmes.

b) Sur un total de 75 cadres, dans toutes les divisions provinciales du syndicat d'un océan à l'autre, 8 sont des femmes.

c) Le SCFP vient tout juste d'embaucher sa première représentante de sexe féminin, parmi un personnel administratif et éducationnel de 90 personnes.

[TRADUCTION] « Les femmes qui sont sur le marché du travail savent pertinemment qu'elles ne marqueront pas de points sans se syndiquer. Elles savent que, sans se syndiquer, elles n'obtiendront pas l'égalité, ne la santé et la sécurité au travail et qu'elles n'auront aucune protection. »

Shirley Carr, Présidente du Congrès du Travail du Canada.
Source: Canadian Union Movement in the 1980s: Perspectives from Union Leaders, Pradeep Kumar and Dennis Ryan, eds. (Queens: Industrial Relations Centre, 1988).

Pourcentage de femmes syndiquées


Statistiques extraites: Statistics from: Who Makes the Decisions?: Women's Participation in Canadian Unions, Marina C. Boehm (Kingston: Industrial Relations Centre, 1991).


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