Mer et monde : Les pêches de la côte est du Canada

En quête du délice des jours maigres
Le voyage de pêche du Saint-André (1754)
En quête du délice des jours maigres : 
Le voyage de pêche du Saint-André (1754)

Par Jean-Pierre Chrestien à la TABLE DES MATIÈRES


Notes en fin de texte
 

1 Charles de la Morandière, Histoire de la pêche française de la morue dans l'Amérique septentrionale, Paris, G.-P. Maisonneuve et Larose, 1962, tome I, p. 123 et 284.


2 Ibid., tome I, p. 285.


3 Ibid., tome II, p. 640 et 702. Avec en moyenne trois jours maigres par semaine, les catholiques de certains diocèses comptent près de 156 jours maigres par année.


4 Navire armé pour faire la pêche sur les bancs de Terre-Neuve (C. de la Morandière, Histoire de la pêche française, tome III, p. 1376). Se dit également des pêcheurs embarqués sur ces navires.


5 La transcription de Le Roy se lit comme suit : " Sy nos péchéz méritte votre veangéançe nous vous offrons vostre fils bien aimé Jésus Christ pour lequel vous marquéz avoir eu de tres fort inclinations pour les gens de mer... "


6 Pilote-major et cosmographe du roi du Portugal, religieux de l'ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel, le vénérable Pierre Berthelot naquit à Honfleur, où il fut baptisé le 12 décembre 1600 en l'église Sainte-Catherine. Son père était Pierre Berthelot dit Dupéral, d'abord maître chirurgien puis capitaine de navire. Il avait épousé, suivant le contrat du 21 juillet 1598, Fleurie Morin, fille de Guillaume Morin, sieur de Chamelonde. De cette union devaient naître dix enfants dont le pilote Berthelot était l'aîné. Il servait sur des navires terre-neuviers en qualité de maître-chirurgien. Embarquant son fils aîné avec lui sur l'Aigle, et lui fit pour la première fois participer aux pêcheries lointaines. L'apprentissage de Berthelot fils continua sur d'autres navires armés et conduits par son père, car ce dernier, comme la plupart des chirurgiens de mer de son temps, pratiquait l'art de naviguer. En 1619, Berthelot s'embarquait sur l'Espérance, un navire d'une compagnie de marchands de Paris et de Rouen formée quelques années plus tôt pour le commerce avec l'Orient. À la suite de la prise et du pillage de l'Espérance par des Hollandais, Berthelot resta aux Indes pendant quelques années, puis il pris du service sur des navires marchands. En 1626, on le retrouve à Malacca, un port asiatique pris par les Portugais. Sa connaissance de l'archipel indien en fait un précieux auxiliaire. Il commande dans plusieurs expéditions comme pilote sur des galères puis devient hydrographe du vice-roi des Indes portugaises, pour lequel il dresse des cartes marines. Premier pilote de l'escadre portugaise de Goa, il prend part à un combat naval en vue de Malacca ainsi qu'à d'autres brillants faits d'armes et il est anobli. Il obtient l'office de pilote et de cosmographe royal. Le 24 décembre 1634, il prend l'habit du Carmel. Il reçoit la prêtrise le 24 août 1638, par les mains du patriarche d'Éthiopie, ainsi que le nom de frère Denis de la Nativité. Blessé au combat, il est fait prisonnier par le prince d'Achem et assassiné par un renégat le 27 novembre 1638. Un descendant de sa famille, Denis-François-Guillaume Berthelot, né en 1732, mort en 1818, était chapelain de la chapelle Notre-Dame-de-Grâce, lieu de piété des marins honfleurais. (Charles Bréard, Le vieux Honfleur et ses marins : Biographies et récits maritimes, Rouen, Imprimerie Cagniard, 1897, p. 42-48.)


7 " Journal de Jean Marin Le Roy 1754. ", déposé au greffe de l'amirauté de Honfleur le 5 novembre 1754. Archives départementales du Calvados, Archives municipales de Honfleur, Série 2 ii, Amirauté de Honfleur, VIII, Journaux de navigation, 365, Voyages à Terre-Neuve et à Saint-Domingue, 1754.


8 France, Archives nationales, Marine, D 2, 51. Tiré de C. de la Morandière, Histoire de la pêche française, tome II, p. 538.


9 Archives départementales du Calvados, Archives municipales de Honfleur, Série 2 ii, Amirauté de Honfleur, VIII. Journaux de navigation, 363, Voyages à Terre-Neuve, 1752 : Journal de Jean Marin Le Roy 1752. Journaux de navigation, 364, Terre-Neuve, 1753 : Journal de Jean Marin Le Roy 1753.


10 Première campagne connue : parti de Honfleur le 14 mai, arrivé sur le banc en juin et de retour le 25 novembre 1752. En 1753 : arrivé sur le banc le 9 mai et de retour le 22 août 1753.


11 Quitter le banc.


12 C. de la Morandière, Histoire de la pêche française, tome II, p. 75-76.


13 J.-P.Bardet, P. Chaunu, J.-M. Gouesse, P. Gouhier, A. et J.-M. Vallez, " Laborieux par nécessité " : l'économie normande du XVIe au XVIIIe siècle, dans Michel de Bouard, Histoire de la Normandie, Toulouse, Privat, 1970, p. 297.


14 Nom de l'homme qui sale la morue sur chaque navire allant faire la pêche sur le Banc ou dans les environs de Terre-Neuve. Il est mieux payé que les autres marins pêcheurs parce que c'est de son habileté que dépend la qualité de la cargaison. Le même homme est souvent en même temps tonnelier et cambusier, selon Willaumez. (Vice-amiral Jean-Baptiste Willaumez, Dictionnaire de marine, 1820-1831, Douarnenez, Le Chasse-Marée/Armen, réédition 1998, p. 513.)


15 Anneau formé par une bande de fer ou par un cordage aux deux extrémités épissées l'une sur l'autre, que l'on ajuste dans la rainure d'une poulie d'une moque, ou dont on capelle une vergue. Cordage qui retient les avirons sur les tolets.


16 Il y a fort à parier que le capitaine Fafard n'obtint pas seulement un certificat médical, mais également des vivres de meilleure qualité des capitaines qui avaient prêté leurs chirurgiens. Comment expliquer autrement l'amélioration de la santé de l'équipage?


17 Ancienne mesure de distance (env. 4 km). Lieue marine : vingtième partie du degré d'un grand cercle de la terre qui vaut 3 milles ou 5555,5 mètres.


18 Expression devenue peu usitée à partir du XIXe siècle pour décrire la qualité ou la force du vent. Willaumez explique ce terme par " vent maniable, soufflant uniformément. Frais moyen, favorable à la route, dont on peut estimer la force entre le petit frais et le bon frais. On dit mieux joli frais. " (J.-B. Willaumez, Dictionnaire de marine, p. 74.)


19 Embarcations de diverses grandeurs semblables aux chaloupes et aux canots dont l'avant et l'arrière se terminent en pointe. Les plus grandes ont deux mâts; celui de l'avant est très incliné tandis que celui du milieu est droit. La voile du grand mât est plus que le double de celle du mât de misaine. (Ibid., p. 79.)


20 Faire voile dans une direction.


21 Petites tresses faites de cordages que l'on noue ou dénoue pour prendre ou larguer un ris.


22 Le cap Lévy (commune de Fermanville, département de la Manche) constitue une presqu'île triangulaire, entourée de récifs, qui se distingue aisément car elle interrompt nettement la régularité du tracé du littoral entre Cherbourg et la pointe de Barfleur. Sa surface bosselée, accidentée de petites collines, s'étend jusqu'à l'anse de la Mondrée. (Henri Elhaï, La Normandie occidentale entre la Seine et le golfe normand-breton : étude morphologique, Bordeaux, Imprimerie Bière, 1963, p. 410-416.)


23 Récifs appartenant à l'archipel anglo-normand des îles de la Manche (Channel Islands), qui comprennent Jersey, Guernesey, Aurigny, Herm, Sercq (Sark), Brechnou, Jethou et Lihou ainsi qu'un groupe de récifs : les Roches Douvres, les Minquiers, les Ecrehous, les Dirouilles, les Paternosters et les Casquets.


24 Battue par les vents d'Ouest, l'île d'Yeu, près de la côte de Vendée, au nord-ouest des Sables- d'Olonne, est longue de 9,8 km et large de 3,7 km. Elle présente au premier abord son caractère breton, avec ses terrains de schistes cristallins. Sa côte tournée vers le large rappelle Belle-Île. Ses côtes sud et est sont plus vendéennes, avec leurs pins, leurs dunes, leurs chênes verts et leurs longues plages de sable fin. Le climat y est modéré, car l'île reçoit les courants tièdes du golfe de Gascogne. Sur la côte sud, Vieux-Château, une forteresse médiévale en ruine dont la silhouette fantomatique surplombe la mer, était un farouche nid de corsaires. L'actuel Port-Joinville se nommait avant 1818 Port-Breton, nom également donné au XVIe siècle à un havre de la Grande Baie sur la côte du Labrador (Carrol's Cove).


25 Amure : manœuvre retenant le point inférieur d'une voile du côté du vent. Le bâtiment va tribord amures, en recevant le vent par tribord.


26 Le Pertuis breton est un détroit séparant l'île de Ré de la côte du marais poitevin.


27 Le Roy n'a pas fait de coupure habituelle entre le jeudi 31 janvier et le vendredi 1er février.


28 H.-L. Duhamel du Monceau, Traité général des pesches..., Paris, Saillant & Nyon, et Veuve Desaint 1772, vol. 2, 1ère section, seconde partie, chapitre 5, p. 53, 61.


29 En ce dimanche 3 février, Le Roy n'est pas explicite en ce qui concerne l'assistance à la messe dominicale, mais il nous informe de ce qu'ils ont fait à 8 heures du matin puis à 3 heures de l'après-midi, laissant deviner, comme pour les autres dimanches, que l'on a tout de même pris le temps d'aller à la messe et peut-être même de manger à La Rochelle.


30 Ici nous reprenons le récit de Le Roy.


31 La Chandeleur ou " fête des chandelles " : fête catholique de la présentation de Jésus au Temple et de la purification de la Vierge Marie. Le Jour de la chandeleur est toujours célébré le 2 février.


32 Amarrer un câble à l'organeau d'une ancre. Étalingure : fixation d'un câble sur une ancre. Nœud d'étalingure.


33 Il s'agit peut-être de la petite ancre ou de l'organeau de l'ancre (anneau de fer à l'extrémité de la verge d'une ancre pour l'amarrer).


34 Porte-lof : le bout qui reçoit le point d'amure de la misaine. Il retient ou porte le lof ou le point du vent de cette voile. Le point où s'amure la grande voile est aussi un porte-lof. Synonyme de pistolet et minot. Pistolets : Pièces de bois saillantes, en arc-boutant, un peu courbées en dehors de la poulaine et formant chacune, avec la guibre, un angle d'environ 38 à 40º. Minot : espèce d'arc-boutant, saillant un peu de chaque bord, en dehors de la poulaine, et devant former un angle de 40º environ avec le taille-mer d'un grand bâtiment. C'est sur l'extrémité du minot qu'on amure la misaine lorsqu'on l'oriente au plus près du vent. (J.-B. Willaumez, Dictionnaire de marine, p. 398, 448-449, 462.)


35 Le Roy emploie le terme lânouin pour désigner l'anneau de l'ancre.


36 La rade de La Flotte, mouillage à l'est de Saint-Martin, en face du village de La Flotte, dans l'île de Ré.


37 Ici Le Roy écrit : " ...allors Le Capne. a Jugé apropos de monter la Rivière Sans pilotte a la Suittes du Capne. hulin Dhonfleur quy en a vu de La flotte. "


38 Le Roy écrit : " Fofse de Loÿe ". Il s'agit d'une anse située en face des marais salants de Loix, entre la pointe du Grouin et Saint-Martin-de-Ré.


39 Accabler d'injures ou de reproches.


40 Se rendre à bord, terme de marine.


41 Ici, Le Roy nous laisse dans l'incertitude. S'agit-il de Jacques Philippe Nopvice ou de Jacques Philippe, novice, un jeune marin pêcheur qui accompagne le charpentier? Comme Le Roy ne donne pas le nom du charpentier, nous avons considéré que novice est le rang de Jacques Philippe. À la pêche sur le banc, les novices, garçons de bord ou mousses aident les pêcheurs ou travaillent dans l'entrepont et la cale à la préparation de la morue salée; ils aident le saleur.


42 Le Roy écrit " Rade de Loye ".


43 Lovoyer ou louvoyer : naviguer en zigzag, tantôt à droite, tantôt à gauche de la route à suivre, pour utiliser un vent contraire en lui présentant alternativement chaque côté du bâtiment. Louvoyer au plus près (du vent) : remonter au vent.


44 À 400 mètres environ du rivage se découpe le fort de la pointe du Chapus, appelé aussi fort Louvois car c'est François Michel Le Tellier, marquis de Louvois, secrétaire puis ministre de la Guerre, qui ordonna sa construction. Ce fort de défense des côtes fut construit selon des plans de Vauban en 1692 pour protéger Le Château-d'Oléron. Il a la forme d'un fer à cheval, de manière à contrôler l'espace sur 180º. Sa batterie basse, pour les tirs rasants sur l'eau, est combinée avec une tour-réduit dominant les navires de haut-bord et servant de phare (Charente-Maritime : Aunis, Guide Gallimard, Paris, Éditions Nouveaux-Loisirs, 1994, p. 257).


45 Au sud de la pointe du Chapus, l'embouchure de la Seudre et la presqu'île de La Tremblade délimitent une petite mer intérieure à demi fermée par les pointes de Gatseau et d'Arvert.


46 Le Roy est un peu confus dans les détails : " Nous y sommes restés le restant du jour et de la nuit; la marée était trop tardive pour mettre à la voile à la marée de l'après-midi en raison du vent contraire. "


47 L'estuaire de la Seudre offre un abri remarquable à proximité des marais salants de Marennes.


48 Affourcher : mettre au mouillage en jetant deux ancres dont les câbles se croisent en fourche pour assurer une meilleure tenue contre le vent ou les courants.


49 Village situé dans les marais salants près de Rochefort.


50 E. et J. Vigé, Brouage, tome II : Capitale du sel et patrie de Champlain, Saint-Jean-d'Angély, Vigé, 1990, p. 69-72.


51 Comme La Rochelle et La Flotte, Marennes était le siège d'un greffe de l'amirauté de Saintonge où le capitaine devait faire viser son congé, faire ses déclarations et payer les droits.


52 L'équipage est sans doute allé à l'église Saint-Pierre-de-Sales, à Marennes. Cette église de type anglais, avec sa haute tour carrée du XVe siècle, soutenue par des contreforts d'angle et terminée par une flèche à crochets qui culmine à 85 m, se voit de très loin. Elle servait d'amer pour la navigation (Poitou, Vendée, Charentes, Guide de tourisme Michelin, Paris, Michelin, 1998, p. 127).


53 C. de la Morandière, Histoire de la pêche française, tome I, p. 138.


54 Ibid., p. 124.


55 C. de la Morandière, Histoire de la pêche française, tome I, p. 124.


56 L'île d'Oléron, l'île la plus vaste de la face atlantique française, est un prolongement naturel de la Saintonge, avec ses 30 km de long sur 6 de large. Le pertuis (passage) d'Antioche et celui de Maumusson, parcouru de dangereux courants, la séparent des côtes charentaises. Basse sur l'horizon avec ses nombreux moulins à vent, l'île est composée de terrains calcaires et de sables formant de longs chapelets de dunes boisées au Nord et à l'Ouest. Elle possédait de nombreux marais salants, près d'Ors, de St-Pierre ou de la Brée, aujourd'hui transformés en claires, bassins d'eau de mer consacrés à l'ostréiculture. Avant d'aller finir ses jours à l'abbaye de Fontevraud, où elle mourra en 1204, Aliénor d'Aquitaine se préoccupa de mettre un peu d'ordre dans son île. La dangereuse côte sauvage était en proie aux pilleurs d'épaves. Aliénor fit également rédiger une série de règles " touchant le fait des mers, des nefs, des maistres, compagnons mariniers et aussi marchands ". Ce code maritime, connu sous le nom de Rôles d'Oléron, servira de base à tout ce qui sera promulgué à l'avenir en la matière.


57 Aucune information portée au journal de bord par Le Roy au cours de ces deux jours. Manifestement l'échouage à l'île d'Oléron avait eu des conséquences fâcheuses et le pilote avait eu à parer au plus pressant. Les notes des jours suivants, particulièrement du mercredi 6 mars, nous éclairent un peu à ce sujet.


58 Encore une fois Le Roy garde le silence au cours de cette journée. Les réparations s'effectuent lentement au gré des marées. Notre pilote sera peu loquace sur ces travaux banals au cours des journées suivantes.


59 Le Roy écrit " sur La Rade de loye ".


60 Les navires qui font la pêche sur le Grand Banc emportent leur provision d'eau pour tout le voyage. Ils emportent également du bois pour faire du feu dans le fourneau de la cambuse durant toute la campagne, car ils ne pourront se réapprovisionner avant leur retour en France.


61 Pierre Bouguer, Nouveau traité de navigation contenant la théorie et la pratique du pilotage, Chez Hippolyte-Louis Guerin & Louis-François Delatour, 1753, p. 234, 245.


62 C. de la Morandière, Histoire de la pêche française, tome I, p. 145-146.


63 Le Roy emploie le verbe pris.


64 L'île de Fer ou Ferro (Isla de Hierro, en espagnol) est la plus occidentale et la plus méridionale des îles de l'archipel des Canaries. Selon The New Encyclopædia Britannica, " Ferro, then the most westerly place known to ancient European geographers, was chosen c. A.D. 150 by the classical geographer Ptolemy for the prime meridian of longitude, and until the 18th century some navigators continued to reckon from this line. " (Micropædia, vol. 4, p. 748.) En 1634, une commission scientifique constituée d'une assemblée de mathématiciens, nommée par Louis XIII, y fixa le méridien d'origine ou méridien 0. Cette décision fut adoptée aux XVIIe et XVIIIe siècles par la plupart des nations d'Europe. À la Révolution, la France adopta le méridien de Paris. Elle se rallia en 1911 au méridien de Greenwich. (Le Petit Robert 2, 1974, p. 646. M. Mourre, Dictionnaire d'histoire universelle, vol. 1, p. 952.)


65 Le Roy écrit " fait valoir ".


66 Le Roy emploie l'abréviation " te " indistinctement pour désigner les minutes d'un degré et les fractions d'une lieue marine. Nous avons remplacé cette abréviation par le symbole de la minute sexagésimale d'angle (´).


67 Cape : grand-voile du grand mât. Être, se mettre, se tenir à la cape signifient réduire sa voilure.


68 Drisse : cordage ou palan qui sert à hisser une voile, un pavillon, un signal.


69 Amurer : tendre (la voile) en raidissant l'amure.


70 Mizainne, mizaine ou misaine : d'après l'italien mezzana, de migenne, ou du catalan mitjana (qui est au milieu). Voile basse du mât de l'avant du navire (autrefois du milieu). Mât de misaine : le premier mât vertical à l'avant du navire.


71 Hunier : voile du mât de hune, voile carrée située au-dessus des basses voiles. Hune : plate-forme arrondie à l'avant, qui repose sur un bas-mât. Mâts de hune : les mâts qui surmontent les bas-mâts. Grande hune : celle du grand mât.


72 Mettre d'aplomb.


73 Drisser : hisser les voiles ou les tendre à l'aide des drisses.


74 En marine, un vent violent et de peu de durée qui s'élève soudainement et qui est généralement accompagné de précipitations (pluie, neige, grêle). Couramment, averse soudaine et brève apportée par le vent.


75 Antoine de Conflans signalait déjà leur pain biscuit en 1513, dans son Traité concernant le navigaige (Charles Bréard, Vieilles rues et vieilles maisons de Honfleur du 15e siècle à nos jours, Honfleur, Société normande d'Ethnographie et d'Art populaire, 1900, p. 39-41.) Honfleur pouvait s'approvisionner facilement en blé du pays de Caux ou de la plaine de Caen.


76 Attacher les hameçons à l'empile, extrémité de la ligne.


77 Le Roy écrit " pafisqs ". Le pafi ou pacfi est le nom donné aux basses voiles d'un grand navire. La grande voile est le grand pacfi et la misaine, le petit facfi. (Bonnefoux et amiral Paris, Dictionnaire de la marine à voile, 1856, réédité par René Brodeur, Paris, 1980, 776 p.) Nous remercions Daniel LaRoche, archéologue à Parcs Canada, de nous avoir fourni si aimablement ces informations.


78 François et Colette Boullet, Ex-voto marins, Rennes, Éditions Ouest-France, 1996, p. 44.


79 France, Archives nationales, Marine, D2, 54, cité dans C. de la Morandière, Histoire de la pêche française, tome I, p. 147.


80 Être, se mettre, se tenir à la cape signifient réduire sa voilure, ne garder que la grand-voile du grand mât.


81 Pierre Bouguer, Nouveau traité de navigation, Paris, Chez Hippolyte-Louis Guerin & Louis-François Delatour, 1753, p. 142.


82 Lâcher ou détacher un cordage ou une voile.


83 Carguer : serrer les voiles contre leurs vergues ou contre le mât au moyen des cargues. Cargue : cordage servant à carguer les voiles. Relever, retrousser au-dessus de sa vergue une voile qui est dehors, soit qu'on la tienne ainsi pliée sur ses cargues momentanément, soit qu'on la serre. (J.-B. Willaumez, Dictionnaire de marine, p. 130.)


84 Plateau de quelque 270 milles de long par 200 de large, compris entre le 48º et le 54º de longitude Ouest (méridien de Greenwich).


85 Rappelons l'intervention des chirurgiens naviguants venus sur le Maréchal de Saxe au chevet du capitaine Fafard et de son équipage malade en 1752 et 1753.


86 H.-L. Duhamel du Monceau, Traité général des pesches, vol. 2, p. 50.


87 H.-L. Duhamel du Monceau, Traité général des pesches, vol. 2, p. 61.


88 Hommes qui pêchent avec une ligne à la main à bord d'un navire de pêche. (Ibid., p. 60.)


89 H.-L. Duhamel du Monceau, Traité général des pesches, vol. 2, p. 57.


90 Ibid., p. 64-66.


91 H.-L. Duhamel du Monceau, Traité général des pesches, vol. 2, p. 50-51.


92 " En Normandie, la morue verte se vendait au cent, mais comme dans les manipulations on les prenait toujours par poignée de deux — réunies ou non par une corde à la queue — le cent comportait 66 poignées, soit 132 morues. C'était ce qu'on appelait le grant cent ou le grand compte. Le petit compte, qui était de 60 poignées, comportait donc 120 morues seulement, c'était celui d'usage courant dans le commerce parisien. En général, à Honfleur, le cent de morues, c'est-à-dire 132 morues, se vendait à un prix de, par exemple, 95 livres comptant ou 100 livres à terme de trois mois. Pour ce prix on livrait soit un cent de marchand (morues marchandes), soit de trie à deux pour une ou le raguet à quatre pour une. " (C. de la Morandière, Histoire de la pêche française, tome I, p. 193.)


93 Quoi qu'il en soit, si l'on calcule que la morue marchande pèse environ 5 livres une fois salée, la cargaison du Saint-André fait quelque 35 tonnes.


94 H.-L. Duhamel du Monceau, Traité général des pesches, vol. 2, p. 50.


95 Ibid., p. 48.


96 H.-L. Duhamel du Monceau, Traité général des pesches, vol. 2, p. 50.


97 Ibid., p. 64.


98 H.-L. Duhamel du Monceau, Traité général des pesches, vol. 2, p. 63.


99 Ibid.


100 H.-L. Duhamel du Monceau, Traité général des pesches, vol. 2, p. 68.


101 Naut, nove ou noue : sorte de vessie natatoire des morues. (C. de la Morandière, Histoire de la pêche française, tome III, p. 1381.)


102 H.-L. Duhamel du Monceau, Traité général des pesches, vol. 2, p. 66.


103 La rave ou rogue est un paquet d'œufs enveloppés d'une membrane; il y en a qui pèsent une ou deux livres suivant la grandeur des morues. On les sale à part dans des barils. Cette rave est un excellent appât pour attirer les sardines. Les pêcheurs basques la vendent aux Espagnols de la côte de Biscaye de 60 à 120 livres la barrique pesant environ 5 quintaux. (Ibid., p. 70.)


104 H.-L. Duhamel du Monceau, Traité général des pesches, vol. 2, p. 56.


105 Ibid., p. 68.


106 Étoffe de laine, espèce de ratine frisée à poil long. Il existe également des revêches non croisées, façon d'Angleterre, selon le tableau annexé aux lettres patentes du 22 juillet 1780.


107 H.-L. Duhamel du Monceau, Traité général des pesches, vol. 2, p. 68.


108 Ibid., p. 88.


109 Nicolas Denys, Histoire naturelle des peuples de l'Amérique septentrionale, Paris, 1672, vol. 2, p. 83-84.


110 Nicolas Denys, Histoire naturelle des peuples, vol. 2, p. 83-84.


111 Ibid., p. 84.


112 Le Roy écrit : " il me sçavoit avoir dit au contremaître... "


113 Écoute de hune : manœuvre, cordage servant à orienter une voile et à l'amarrer à son coin inférieur sous le vent, qui est le point d'écoute.


114 Le Roy emploie le terme " baterie ".


115 Ici, il écrit " dont nous avons fait cesser le bruit ".


116 Les navires terre-neuviers armés à Granville, Cherbourg, Honfleur et Fécamp trouvaient souvent plus avantageuse la vente de leur morue à Dieppe que dans leur propre port d'armement, selon C. de la Morandière (Histoire de la pêche française, tome II, p. 530).


117 Carguer : serrer les voiles contre leurs vergues ou contre le mât au moyen des cargues. Cargue : cordage servant à carguer les voiles.


118 Le Roy écrit " pafisqs ".


119 Ici il faut noter l'emploi du terme " Canal " pour désigner la Manche sous son nom anglais : the Channel.


120 Lizard Point, cap à l'extrémité sud-ouest de la péninsule de Cornouailles (Cornwall), Angleterre.


121 Les îles Scilly, petit archipel britannique de la Manche, à environ 40 km de l'extrémité sud-ouest des côtes d'Angleterre (Land's End), formé d'une centaine d'îlots sauvages et de cinq îles habitées : Tresco, St. Martin's, St. Mary's, Bryher et St. Agnès (Le Petit Robert 2, 1993, p. 1640).


122 Ici, Le Roy attribue la Manche à la Bretagne, comme les Anglais ont l'habitude de le faire en leur faveur (English Channel).


123 L'étang de Gattemare près de Gatteville et de la pointe de Barfleur. (Henri Elhaï, La Normandie occidentale entre la Seine et le golfe normand-breton : étude morphologique, Bordeaux, Imprimerie Bière, 1963, p. 420-421.)


124 La pointe de la Percée, sur la côte du Calvados, se trouve sur le territoire de la commune de Louvières, entre Englesqueville et Vierville au nord-ouest de Port-en-Bessin. (Henri Elhaï, La Normandie occidentale entre la Seine et le golfe normand-breton : étude morphologique, Bordeaux, Imprimerie Bière, 1963, p. 488-489.)


125 C. de la Morandière, Histoire de la pêche française, tome II, p. 538


126 Ibid.


127 C. de la Morandière, Histoire de la pêche française, tome II, p. 538, note 64.


128 Tiré de la brochure Extension de la zone de pêche du Canada à 200 milles, Environnement Canada, Service des pêches et de la mer, 1976.


129 Ibid.


130 Tiré de la brochure La zone de pêche canadienne de 200 milles, Pêcheries et Océans Canada, 1981.



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