En 1712, un fonctionnaire de Nouvelle-France écrivait à son supérieur, en France : «Il faut espérer que Sa Majesté jugera bon d'envoyer dans ce pays toutes sortes d'artisans, particulièrement des potiers et un souffleur de verre.» En dépit de cette requête, rien n'indique qu'on ait jamais fabriqué du verre en Nouvelle-France. Lorsque la Grande-Bretagne prit possession des colonies, le roi dissuada le gouverneur de Québec d'établir des industries locales qui feraient concurrence aux verriers britanniques.
La première tentative connue de fabrication de verre au Canada remonte à 1819, lorsqu'un entrepreneur américain d'origine allemande travailla durant un an à l'établissement d'une verrerie à Rice Lake (Ontario), avant que sa concession de terre ne soit annulée et qu'il abandonne l'entreprise. La première production avérée de verre au Canada n'eut lieu qu'en 1839, à la Mallorytown Glass Works, en Ontario. Entre 1840 et 1860, on fabriqua des vitres et des bouteilles dans cinq verreries canadiennes, au Québec et en Ontario.
La plupart des premières verreries canadiennes étaient situées près d'une source convenable de sable. D'autres se trouvaient sur des voies de navigation, et on y importait le sable et d'autres matières premières. Après 1880, de nouvelles verreries furent créées à Montréal, Wallaceburg (Ontario) et New Glasgow (Nouvelle-Écosse). On y fabriquait surtout des bouteilles, des jarres et des verres de lampe. Vers 1900, les verreries canadiennes approvisionnaient environ la moitié du marché canadien de 5,5 millions de personnes en bouteilles, lampes et articles de vaisselle. À cette époque, on fabriquait surtout au Canada des articles en verre pressé faits à la machine par pression entre un piston actionné mécaniquement et un moule.
Quatre compagnies canadiennes produisaient du verre pressé : Burlington Glass, Nova Scotia Glass, Jefferson Glass et Dominion Glass. Cette dernière compagnie absorba les trois autres en 1913. Vers 1937, la plupart des verreries canadiennes étaient mécanisées, et il n'y avait plus de production manuelle.
Des centaines de motifs de verre pressé ont été produits tant au Canada qu'aux États-Unis. Comme la plupart des articles en verre ne portent pas de marque du fabricant, il est difficile d'identifier les produits canadiens. Un des rares motifs de verre pressé que l'on croit être proprement canadiens est la «Feuille d'érable», produite par la Diamond Glass Company de Montréal, puis par la Jefferson Glass Company, de Toronto.
Les articles en verre produits en série à la machine, souvent en verre de qualité inférieure et dans un vaste éventail de couleurs, étaient offerts à bas prix dans les années 1930 et au début des années 1940. On distribuait également ces objets en guise de cadeaux dans les cinémas et les stations-service. C'est le verre dit de l'époque de la dépression. Quelques motifs figurant sur des articles de vaisselle bon marché parfois assimilés au verre de la dépression ont été réalisés au Canada.
De 1839 à aujourd'hui, des verreries furent établies dans 43 localités canadiennes, de la Nouvelle-Écosse à la Colombie-Britannique. Une des plus grandes compagnies était la Dominion Glass, qui avait des usines à Montréal, Toronto, Hamilton (Ontario), Wallaceburg, Winnipeg, Redcliff (Alberta) et Burnaby (Colombie-Britannique). |
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