Jouets et objets de curiosité - L'art historique inuit au Musée canadien des civilisations Retour Suivant

C'est dans les offrandes funéraires que l'on retrouve l'origine culturelle des répliques en miniature d'outils et de pièces d'équipement utilisés couramment par les Inuits. « Parmi les diverses tribus, il était également courant de déposer auprès du défunt des modèles réduits d'objets utiles comme des lampes, des harpons, des couteaux, etc., dont les esprits pouvaient ensuite servir au disparu dans l'au-delà. » (Jenness, p. 169).

Leden fait également référence à cette coutume : «  Les Eskimos ont l'habitude d'enterrer leurs morts avec toutes leurs possessions. Les objets non enterrés sont déposés contre le tertre funéraire. C'est une faute grave de s'approprier de tels objets ou même de s'en servir. (Leden, p. 198)

Par la suite, on façonnera des répliques similaires pour pratiquer le troc avec des visiteurs dans le Nord. De petits hommes en kayak, des scènes de traîneaux à chiens et des oumiaks en miniature étaient sculptés en prévision du prochain navire, de l'arrivée d'une patrouille de la GRC, d'un médecin ou d'un missionnaire. Certaines répliques, semble-t-il, ont été commandées par des ethnographes à des fins de démonstration et de recherche. S'il était impossible d'expédier chez soi une véritable embarcation de grandeur nature, on pouvait au moins en faire reproduire une en miniature qui faisait valoir les détails de l'oeuvre. De même, les ethnographes pouvaient commander, à des fins de recherche, des objets devenus désuets.

Jenness, Diamond
1946 – The Material Culture of the Copper Eskimo. Rapport sur l'Expédition canadienne dans l'Arctique 1913-1918, vol. XVI.

Leden, Christian
1990 – Across the Keewatin Icefields. Winnipeg, Watson and Wyer Publishing Ltd.

Modèle réduit d'un oumiak : embarcation et accessoires - D2007-05008
Modèle réduit d'un oumiak : embarcation et accessoires, 1908-1914
Labrador
bois, peau de phoque, fil de fer, métal, coton, ficelle, tissu de laine
Embarcation : 14 x 58 x 27 cm
MCC IV-B-1134, D2007-05008
Acquis par Mme Marjorie Wakefield, épouse du Dr A. W. Wakefield, alors qu'ils étaient en service aux missions de Grenfell, au Labrador


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L'oumiak (embarcation pour femmes) est accompagné de deux figures, auxquelles s'ajoutent des répliques en bois d'un morse, d'un phoque et d'une carabine. On imagine facilement que les Wakefield aient commandé cet artefact pour l'emporter en Angleterre comme souvenir de leurs années passées au Labrador.

Modèle réduit d'un poêle (sans date)
Île de Baffin ?, Nunavut
ivoire
7,5 x 6 cm
MCC IV-X-623
Origine inconnue
  Modèle réduit d'un poêle Haut de page

L'habitude d'exécuter des répliques d'objets d'usage courant s'étendit au fil des ans à des articles d'origine euro-canadienne. Ce poêle à paraffine rappelle, par son style, les objets dans les collections de Kidston et de Jean Cameron. Il est permis de supposer qu'il provient de l'île de Baffin, peut-être de Pond Inlet ou de Lake Harbour.

Historique d'exposition :
Out There is Somewhere: The Arctic in Pictures. Organisée par l'Art Gallery of Windsor. Art Gallery of Windsor, Windsor (Ontario), 23 mars – 26 mai, 2002; Edmonton Art Gallery, Edmonton (Alberta), 6 septembre – 2 novembre 2002.

Référence :
Blodgett, Jean

1988 – « The Historic Period in Canadian Eskimo Art », Inuit Art: An Anthology. Winnipeg, Watson & Dyer, ill. p. 21.