Comme les boîtes à cigares contiennent des marchandises taxables, elles doivent permettre aux inspecteurs du Revenu de l'intérieur d'identifier la partie responsable de payer la taxe. Par conséquent, le fabricant est tenu d'imprimer, sous la boîte, des codes alphabétiques et numériques qui indiquent le fabricant des cigares et le lieu de fabrication.
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Fabrique 2 IRD 31 indique des cigares fabriqués par T.J. Fair, Brantford, Ontario (MCC 2005.139.7) |
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Ces « codes de licence » sont attribués par le ministère du Revenu de l'intérieur, qui divise le pays d'est en ouest en régions de taxation du tabac. Entre 1867 et 1921, ces régions portent le nom de divisions du Revenu de l'intérieur (ou IRD en anglais, pour Inland Revenue Division). De 1883 à 1921, chaque IRD a son code numérique (illustration fournie par Chris Ryan).
Liste des divisions du Revenu de l'intérieur
(List of Inland Revenue Divisions) |
En 1921, le système de codes est remplacé par un système de numéros-lettres de port. On attribue une lettre à chaque province, allant de " A " pour la Nouvelle Écosse à " I " pour la Colombie Britannique. Puis, on attribue un numéro aux centres de fabrication de produits du tabac dans chaque province. Ainsi, Montréal est le port 10 D, Toronto 50 E, Winnipeg 5 F et Vancouver 14 I.
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Les cigares de cette boîte furent fabriqués à Montréal, port 10D (MCC F-9174) |
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Peu importe qu'on ait attribué un code IRD ou un numéro-lettre de port à la division, chaque entreprise de fabrication de cigares qui s'y trouve a son numéro de fabrique. Si un fabricant change de nom ou si une entreprise est dissoute et est remplacée par une autre, le numéro de fabrique est transféré à la nouvelle entreprise.
Ainsi, par exemple, au fil des années, la marque " Fabrique 1 IRD 6 " (à Saint John, au Nouveau Brunswick), imprimée sur le dessous de la boîte, identifie le travail d'Abraham Isaacs (1883 1892, 1895 1908), d'I. Isaacs (1909 1916) ou de Glenn, Brown, & Richey (1918 1920). De même, " Fabrique 4 Port 23D " (Granby, Québec) indique des cigares fabriqués par P. Bernier (1924 1931) ou Oliva Bernier (1933).
Le troisième numéro de la marque du dessous de la boîte indique la quantité de cigares dans cette dernière. Ce chiffre est indiqué au-dessus de la marque ou, parfois, avec les autres numéros, ailleurs sur la boîte. Ainsi, 6-28-50 signifie que les 50 cigares dans la boîte ont été fabriqués à la fabrique 6, IRD 28 (Berlin, Galt ou Listowell, Ontario).
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MCC 2004.120.6 |
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Consultez une liste complète (PDF-84KB) des codes de licence, codes IRD, numéros-lettre de port et numéros de fabrique des fabricants de cigares canadiens ainsi que le nom des titulaires de licence.
Jusqu'aux années 1930, toutes les boîtes de cigares doivent avoir un avis légal indiquant que les taxes ont été payées sur le contenu et donnant aux marchands des directives sur la distribution des cigares et la disposition des boîtes vides.
Les premiers avertissements sont imprimés sur une étiquette en papier et invoquent la loi (« the law »). Plus tard, on précise les « Statuts du Canada ».
Le texte de l'avertissement est obligatoire, mais le cadre qui l'entoure pouvait varier. Les fabricants étaient évidemment libres d'en varier la présentation qui pouvait aller du simple motif utilitaire au cadre décoratif.
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MCC 2003.46.86 |
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MCC 2004.216.4 |
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MCC 2003.46.100 |
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MCC 2001.185.6 |
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MCC 2003.46.28 |
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En 1897, les avertissements sont étampés ou imprimés directement sur le dessous de la boîte. L'avertissement précise les quatre éléments exigés en vertu de la loi :
AVIS
- Ouvrir cette boîte de manière à briser le timbre.
- Ne pas se servir de ce contenant pour y mettre d'autres cigares, une fois que ceux qu'il contient en auront été enlevés.
- Le contenu ne doit être enlevé que pour vente immédiate.
- Lorsque le contenant sera vide, on devra le détruire de même que le timbre.
Tout comme l'avertissement sur étiquette en papier, le texte de l'avertissement étampé ne varie jamais, mais les fabricants en varie la présentation. Il peut être entouré d'un cadre orné de fers à cheval (le motif le plus courant), de feuilles d'érable, de fleurs de lys, d'animaux (les wapitis et castors étaient populaires), de chaînes ou de dessins géométriques.
Les historiens qui étudient les boîtes à cigares peuvent s'estimer chanceux que la propension à recycler des Canadiens était plus forte que leur inclination à respecter l'ordre du gouvernement de détruire les boîtes vides.
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CASTOR (MCC 2004.216.8) |
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FLEUR DE LYS (MCC F-9174) |
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WAPITI (MCC D-9146) |
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SOLEIL, CERCLE, LOSANGE (MCC 2001.185.28) |
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CERCLES (MCC 2001.185.28) |
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SANS CADRE - ANGLAIS (MCC 2001.185.44) |
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SANS CADRE - FRANÇAIS (MCC 2004.38.65) |
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FERS À CHEVAL (MCC 2004.38.64) |
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FEUILLES D'ÉRABLE (MCC 2003.46.9) |
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BELVÉDÈRE (MCC D-13662) |
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ÉTOILES (MCC 2003.46.58) |
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ENTRECROISEMENT DE T (MCC 2001.185.9) |
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