Pointe-folle


MCC PCD 94-686-017

Confectionnée soit par Mme Jane Elliott Spencer, soit par sa fille Josephine Maud Spencer McTaggart; London (Ontario); 1885; tissus de soie, fil floche en soie, ouatine de coton; 172,5 x 160 cm. MCC D-10755

Libre assemblage de retailles de tissu irrégulières et difficilement récupérables, la «pointe-folle» fut d'abord l'une des formes les plus économiques de la courtepointe. Dès la fin de l'époque victorienne, la fabrication des courtepointes n'avait déjà plus la même raison d'être : de nécessité domestique qu'elle avait été jusqu'alors elle devenait passe-temps. Donnant libre cours à leur imagination, les femmes créent des pointes-folles d'une couleur et d'une richesse incroyables, souvent avec des tissus d'une telle fragilité qu'ils n'auraient pu servir comme simples dessus-de-lit d'usage courant. L'artisane accomplie de London (Ontario) qui a confectionné la courtepointe a habilement incorporé monogramme et date, soit 1885, à son œuvre. De petites dimensions, notre courtepointe aura peut-être servi de tapis de table. Les brocarts de soie unis et à motifs dont elle est faite pourraient être des retailles de robes; mais ils pourraient tout autant provenir de ces sacs d'étoffes fines que l'on vendait à l'époque dans le commerce. À l'instar de la salopette de mineur qui s'est transformée en blue-jean mode, la pointe-folle victorienne avait cessé d'être utilitaire pour devenir un objet décoratif de luxe.