Dans de nombreuses régions de l'Est du Québec, les femmes en milieu rural passaient de longues heures d'hiver à manier des rouets et des métiers à main. La laine et le tissu ainsi produits servaient surtout à vêtir leur famille et à fabriquer du linge de maison; tous les surplus étaient vendus.
BÂTIMENTS DU VILLAGE
Forge
Église
Magasin général
Maison de la tisserande
Cordonnerie
Bureau de poste
Atelier du ferblantier
Ferme
Menuiserie
École de rang
À LA MAISON DE LA TISSERANDE
Même si de nombreuses familles fermières au Québec confectionnent leur linge au moins depuis le début du XVIIIe siècle, la production augmente largement entre le début du XIXe et 1870. Plusieurs facteurs contribuent à cette hausse des activités : la culture du lin dont les fibres servent à fabriquer le linge, l'élevage des moutons pour la laine, la disponibilité de chaînes de coton fabriquées en usine (les fils étant étirés dans un métier) et l'établissement de cardeuses et de fouleuses, machines qui accélèrent la séparation et le redressement des fibres pour le filage, puis le nettoyage et l'épaississage du tissu écru. En 1900, la production de toile grossière diminue, surtout parce que les familles rurales peuvent se procurer une grande variété de linge de bonne qualité fabriqué en usine, à relativement peu de frais. Toutefois, dans les régions éloignées de l'est de la province, où les perspectives économiques pour les femmes sont limitées, le tissage à la main demeure important, non seulement pour l'usage familial, mais aussi pour la vente.Les femmes produisent deux types de tissu; le plus courant est un mélange de laine et de coton qui, bien que grossier et inconfortable, est très durable et chaud. Cette qualité convient idéalement aux vêtements qui doivent résister à des conditions de travail difficiles et au froid de l'hiver. Les bûcherons, en particulier, préfèrent cette toile grossière. Par contre, le tissu fabriqué à partir de lin est plus léger et sert surtout pour les vêtements d'été ainsi que pour le linge de table, les draps, les serviettes ordinaires et les serviettes de table. Les tisserands produisent environ deux mètres de tissu laineux par mètre de linge.Cependant, les familles rurales ne comptent pas sur la production domestique pour répondre à tous leurs besoins en vêtements. Les femmes achètent du tissu de coton pour en faire des vêtements et des articles de maison. De même, parmi les vêtements réservés au dimanche et aux occasions spéciales figurent des robes, des pantalons et des vestes achetés dans les magasins.
