Vers la fin du XIX
e siècle et le début du XX
e, le magasin général est au centre des affaires et de la vie de nombreuses localités. Les fermiers et les villageois y achètent des aliments et des produits fabriqués qui ne se trouvent pas ailleurs : articles de quincaillerie et outils, meubles, articles textiles et vêtements, remèdes, produits d'épicerie, bijoux et bonbons. Les étagères et les vitrines regorgent de marchandises. L'odeur des épices, du café, des fruits et du fromage se mêle à celle du kérosène et de l'huile de foie de morue.
Les commerçants généraux servent d'intermédiaires entre les voyageurs de commerce et d'autres grossistes urbains et clients. Parfois, les acheteurs marchandent le prix des articles pour économiser quelques cents. Dans les régions rurales, la plupart des gens achètent à crédit et gardent un compte ouvert au magasin général. À la fin de l'automne, les habitants des régions rurales peuvent acheter des produits de première nécessité, comme la farine, des pois, du sucre et des haricots, et convenir de payer au printemps avec l'argent recueilli d'une exploitation forestière ou d'une nouvelle récolte de sirop d'érable. Ils peuvent même payer l'été ou l'automne suivant avec des légumes provenant du jardin ou de la viande d'animaux abattus. Occasionnellement, les fermiers doivent céder des biens ou du bétail pour payer leurs dettes au magasin.
Le magasin général est aussi un important lieu de rencontre pour la collectivité. Les hommes, les femmes et les enfants se réunissent pour bavarder entre eux et avec le commerçant. En été, on s'assoie à l'extérieur sur des bancs, tandis qu'en hiver, les hommes se réunissent autour du poêle à bois pour jouer aux dames, raconter des histoires ou discuter de politique.