Restauration d’un canot rare qui a fait bien du chemin

Le 22 mai 2007
 

Les visiteurs du Musée des civilisations pourront observer le travail de restauration d’un canot rare qui a fait bien du chemin

Gatineau (Québec), le 22 mai 2007 — En provenance d’Irlande, un canot d’écorce canadien, vieux de 200 ans, est de retour au pays pour y être exposé et restauré cet été. Cette rare embarcation malécite de six mètres (21 pieds), sans doute la plus ancienne de ce type, est en montre au Musée canadien des civilisations, où des restaurateurs ont entrepris un laborieux travail de réfection.

Des chercheurs de la National University of Ireland, à Galway (NUIG), ont confié leur précieux artefact aux spécialistes du Musée des civilisations, qui sont intéressés non seulement à restaurer l’embarcation, mais aussi à tenter d’élucider certains des mystères de son étonnante histoire.

« C’est le plus ancien et l’un des plus grands canots de transport malécites qu’il m’ait été donné de voir », déclare Stephen Augustine, conservateur d’ethnologie, Maritimes Est, au Musée canadien des civilisations et chef héréditaire micmac originaire du Nouveau-Brunswick, où le canot a été fabriqué. « Sa taille et son âge donnent à penser qu’il a pu être utilisé pour le transport de militaires britanniques, d’ingénieurs-topographes ou de fourrures, ou encore la pêche au saumon sur le fleuve Saint-Jean. »

Construit par des artisans malécites au début des années 1820, le canot fut ensuite vendu à Stepney St. George, un capitaine de l’Armée britannique qui le fit transporter au château de Headford, sa résidence dans le comté de Galway, en Irlande. Lors de la Grande Famine qui dévasta le pays dans les années 1840, St. George, qui était veuf, était le président du Comité de secours. C’est ainsi qu’il contracta la fièvre des famines d’une des personnes à qui il servait de la soupe. Après son décès, en 1847, ses sept enfants furent confiés à son frère aîné Richard. Celui-ci installa la famille à Dublin et tenta d’éviter la faillite en louant le château de Headford à un magistrat. Ce dernier donna le canot au James Mitchell Museum de la NUIG en 1852.

« Ce canot nous est précieux tant pour sa beauté que sa remarquable histoire », affirme Kathryn Moore (Ph. D.), professeure à la NUIG, qui a entrepris les démarches en vue de le faire restaurer. « Ce canot a connu la guerre, la colonisation, la famine et l’héroïsme. C’est un merveilleux symbole des relations militaires et commerciales et des migrations entre le Canada, l’Irlande et la Grande-Bretagne. »

Le canot constitue un excellent exemple de construction traditionnelle. L’écorce de bouleau, habilement modelée sur une charpente en thuya de l’Est, est attachée avec des racines d’épinette noire et scellée avec de la résine de pin et de la graisse d’ours. Deux flotteurs, cousus à la main et installés le long de l’embarcation, sont ornés de fleurs et de fougères, motifs encore utilisés par certains fabricants de canots dans les environs de Fredericton, explique M. Augustine.

Tous les jours en semaine, de 10 h à 15 h, du 22 mai au 31 août, au Salon du midi, si